A CASE-CONTROL STUDY ON THE ASSOCIATION BETWEEN ENVIRONMENTAL FACTORS AND THE OCCURRENCE OF ACUTE LEUKEMIA AMONG CHILDREN IN KLANG VALLEY, MALAYSIA.
[Une étude cas-témoin de l’association entre les facteurs environnementaux et l’occurence de leucémie aigue chez des enfants de la « Klang Valley » en Malaysie.]
Abdul Rahman HI, Shah SA, Alias H, Ibrahim HM.
Asian Pac J Cancer Prev. 2008; 9: 649-652.
En Malaysie, la leucémie infantile est le cancer le plus courant chez les enfants de moins de 15 ans. Une étude cas-témoin a été menée chez des patients de la « Klang Valley », Malaysie, qui recevaient un traitement de l’hôpital de l’Université National de Malaysie (HUKM) et de l’hôpital général de Kuala Lumpur (GHKL). L’objectif principal était de déterminer des associations avec des facteurs environnementaux.
Les patients étaient des enfants âgés de moins de 15 ans avec un diagnostic de leucémie aigue à HUKM et GHKL réalisé entre le 1 janvier 2001 et le 30 mais 2007. Les sujets contrôles étaient des enfants de moins de 15 ans avec absence de maladie aigue cancéreuse posée par ces hôpitaux. Un total de 128 cas et 128 témoins ont participé à l’étude. Les informations ont été récoltées par questionnaire structuré et un appareil GPS. Tous les facteurs ont été analysés par régression logistique non conditionnelle. L’analyse a montré que l’occurrence de la leucémie infantile aigue était fortement déterminée par les facteurs suivants : les revenus de la famille (odds ratio (OR) 0.19, Intervalle de confiance à 95 % (IC): 0.09-0.42), des contacts sociaux plus nombreux du père (OR 7.61, 95% IC: 3.78-15.4), le nombre de frères et sœurs plus âgés (OR 0.36, 95% IC: 0.18-0.77), un père fumeur (OR 2.78, 95% IC: 1.49-5.16), et la distance entre la maison et une ligne à haute tension (OR 2.30, 95% IC: 1.18-4.49).
Conclusions : des facteurs socio-économiques, démographiques et environnementaux sont de forts prédicteurs de l’occurence de leucémie aigue chez les enfants de la “Kang Valley”, Malaysie. En terme de facteurs environnementaux, il est recommandé que les futures zones dédiées à l’habitat soient développées à au moins 200 m des lignes électriques.
ALTERATIONS OF HUMAN ELECTROENCEPHALOGRAPHIC ACTIVITY CAUSED BY MULTIPLE EXTREMELY LOW FREQUENCY MAGNETIC FIELD EXPOSURES.
[Altérations de l’activité électroencéphalographique humaine causée par les multiples expositions aux champs magnétiques de fréquences extrêmement basses.]
Cvetkovic D, Cosic I.
Med Biol Eng Comput. 2009; 47(10):1063-1073.
Dans le passé, beaucoup d’études ont affirmé que les expositions aux champs magnétiques (CM) de fréquences extrêmement basses (EBF) pouvaient modifier le tracé électroencéphalographique (EEG) humain. Cette étude a comme objectif d’étendre notre étude pilote des EBF et d’investiguer si les expositions aux CM aux EBF en série allant de 50, 16.66, 13, 10, 8.33 à 4 Hz pouvaient modifier la puissance relative dans les bandes EEG correspondantes. Trente-trois personnes ont été évaluées en conditions double aveugle et contrebalancée. Une analyse de variance multidimensionnelle (multiple repeated three-way analysis of variance (ANOVA) mixed design (intra et inter individus) analysis) a été utilisée, suivie par des tests-t post-hoc et la correction alpha de Bonferroni. Les résultats de cette étude ont montré que les bandes étroites alpha1 (7.5-9.5 Hz) et alpha2 (9-11 Hz), associées à des expositions aux CM de fréquences 8.33 et 10 Hz, étaient significativement (p < 0.0005) plus faibles que celles des contrôles au niveau des régions temporales et pariétales dans les 10 à 16 minutes de la première session d’exposition aux CM et les expositions aux CM étaient significativement supérieures aux contrôles dans la seconde session d’exposition aux CM (60-65 minutes après le début du testing). La bande beta1 (12-14 Hz) montre également une augmentation significative pendant toute la première session d’exposition aux CM 13 Hz dans la région frontale. Le résultat final de notre étude montre qu’il est possible de modifier l’activité EEG humaine des bandes alpha et beta lors de l’exposition à des CM de fréquences correspondant à ces bandes, en fonction de l’ordre et de la période de l’exposition aux CM. Ce type de synchronisation de l’EEG qui modifie l’EEG alpha et beta par des stimulations sinusoïdales alpha et beta, démontré dans cette étude, pourrait être appliqué au traitement thérapeutique d’anomalies neurophysiologiques particulières tels que les troubles du sommeil ou psychiatriques.
HEAVY METAL EXPOSURE IN PATIENTS SUFFERING FROM ELECTROMAGNETIC HYPERSENSITIVITY.
[Exposition aux métaux lourds de patients souffrant d’hypersensibilité électromagnétique]
Ghezel-Ahmadi D, Engel A, Weidemann J, Budnik LT, Baur X, Frick U, Hauser S, Dahmen N.
Sci Total Environ. 2010; 408: 774-778.
Les risques liés aux appareils électromagnétiques font l’objet de grandes préoccupations. Les personnes électro-hypersensibles (EHS) attribuent une variété de symptômes plutôt non spécifiques à l’exposition aux champs électromagnétiques. La pathophysiologie de l’EHS est inconnue et la thérapie reste un challenge. La charge en métaux lourds a été discutée comme étant un facteur potentiel de la symptomatologie des patients EHS. L’objectif principal de cette étude était de tester l’hypothèse d’un lien entre l’EHS et l’exposition aux métaux lourds. Les auteurs ont mesuré les concentrations sanguines en plomb, mercure, et cadmium de 132 patients (42 hommes et 90 femmes) et de 101 contrôles (34 hommes et 67 femmes). Les résultats montrent que la charge en métaux lourds est sans objet dans la plupart des cas d’EHS mais pourrait jouer un rôle dans des cas exceptionnels.
Conclusion: Les données de cette étude vont à l’encontre du conseil parfois suggéré de réaliser une détoxification des métaux lourds dans la prise en charge de l’EHS.
RESIDENCE NEAR POWER LINES AND MORTALITY FROM NEURODEGENERATIVE DISEASES: LONGITUDINAL STUDY OF THE SWISS POPULATION.
[Habitation proche des lignes à haute tension et mortalité par maladies neurodégénératives: une étude longitudinale de la population suisse.]
Huss A, Spoerri A, Egger M, Röösli M; Swiss National Cohort Study.
Am J Epidemiol. 2009; 169: 167-175.
La relation entre l’exposition résidentielle au champ magnétique des lignes à haute tension et la mortalité par maladies neurodégénératives a été analysée parmi 4,7 millions de personnes de la Swiss National Cohort (liant la mortalité et les données de recensement), couvrant la période 2000-2005. Les modèles de régression à effet proportionnel de Cox ont été utilisés pour analyser la relation entre le fait de vivre à proximité de lignes à haute tension 220-380 kV et le risque de décès par maladie neurodégénérative, avec ajustement pour différents facteurs potentiels de confusion.
Globalement, le ratio ajusté du risque de la maladie d’Alzheimer chez les personnes vivant dans un périmètre de 50 m d’une ligne à haute tension 220-380 kV était de 1,24 (intervalle de confiance à 95% (IC) : 0,80-1,92) comparé aux personnes vivant à 600 m ou plus. Il y avait une relation dose-réponse en fonction du nombre d’années de résidence à proximité immédiate des lignes à haute tension et la maladie d’Alzheimer : les personnes ayant vécu au moins 5 ans dans les 50m avaient un ratio de 1,51 (95% IC: 0.91, 2.51), augmentant à 1.78 (95% IC: 1.07, 2.96) pour au moins 10 ans et de 2.00 (95% IC: 1.21, 3.33) pour au moins 15 ans.
Le modèle était similaire pour la démence sénile. Il y a peu d’indications pour une augmentation de la sclérose latérale amyotrophique, la maladie de Parkinson et la sclérose multiple.
RISK OF HEMATOLOGICAL MALIGNANCIES ASSOCIATED WITH MAGNETIC FIELDS EXPOSURE FROM POWER LINES: A CASE-CONTROL STUDY IN TWO MUNICIPALITIES OF NORTHERN ITALY.
[Risque de malignités hématologiques associées à l’exposition aux champs magnétiques des lignes à haute tension: Une étude cas-témoins dans des villes du nord de l’Italie.]
Malagoli C, Fabbi S, Teggi S, Calzari M, Poli M, Ballotti E, Notari B, Bruni M, Palazzi G, Paolucci P, Vinceti M.
Environ Health. 2010; 30;9: 16.
Quelques études épidémiologiques ont suggéré une association entre l’exposition aux champs électromagnétiques induits par les lignes à haute tension et la leucémie infantile, mais des résultats négatifs ont également été rapportés et la possibilité de biais dus à des facteurs de confusion non pris en compte a été proposée. Les auteurs ont étudié cette relation dans les villes Modena et Reggio Emilia du nord de l’Italie, en identifiant des couloirs le long des lignes à haute tension où des intensités de champs magnétiques de 0.1-<0.2, 0.2-<0.4, et >=0.4 microTesla ont été calculées. Ils ont identifié 64 cas de malignités hématologiques nouvellement diagnostiquées chez des enfants âgés de moins de 14 ans et habitant dans ces villes, entre 1986 et 2007, et ont recruté 4 contrôles appariés pour chaque cas, collectant des informations sur l’historique résidentiel et le statut socioéconomique des parents de ces sujets. Le risque relatif de leucémie associé à des antécédents de résidence dans des zones présentant une exposition supérieure à 0.1 microT était de 3.2 (6.7 après ajustement pour le statut socio-économique), mais cette estimation était statistiquement très instable, son intervalle de confiance à 95% étant 0.4-23.4, et aucune indiction d’une relation dose-réponse n’a émergé. Le risque relatif de leucémie lymphoblastique aigue était de 5.3 (intervalle de confiance à 95% 0.7-43.5), alors qu’il n’y avait pas d’augmentation du risque pour d’autres malignités hématologiques.
Conclusion: Bien que le nombre d’enfants exposés dans cette étude soit trop faible pour permettre des conclusions fermes, les résultats ont mis plus en avant une augmentation du risque de leucémie chez les enfants exposés qu’une absence de risque.
A NEW ELECTROMAGNETIC EXPOSURE METRIC: HIGH FREQUENCY VOLTAGE TRANSIENTS ASSOCIATED WITH INCREASED CANCER INCIDENCE IN TEACHERS IN A CALIFORNIA SCHOOL.
[Un nouveau paramètre métrique de l’exposition électromagnétique: les transitoires de tension de haute fréquence associés à une augmentation de l’incidence de cancer chez des enseignants d’une école californienne.]
Milham S , Morgan LL .
Am J Ind Med. 2008; 51: 579-586.
En 2003, les enseignants de La Quinta, une école secondaire californienne, se sont plaints d’avoir un taux de cancer plus importants que celui qui pourrait être attendu. Un conseiller du district scolaire a nié l’existence de ce problème. Pour étudier l’incidence de cancer dans le corps professoral et ses causes, les auteurs ont mené une étude rétrospective sur l’incidence de cancer dans une cohorte d’enseignants, en relation avec l’environnement électrique de l’école. 18 cancers ont été diagnostiqués chez 16 enseignants sur une cohorte de 137 employés dans l’école entre 1988 et 2005. Le ratio du risque observé sur le risque attendu (O/A) pour tous les cancers était de 2,78 (p=0,000098), alors que le ratio de risque O/A pour le mélanome malin était de 9,8 (p=0,0008). Le cancer thyroïdien avait un ratio de risque O/A de 13,3 (p=0,0098), et le cancer utérin un ratio de risque O/A de 9,2 (p=0,019). Les champs magnétiques 60 Hz n’étaient pas en relation avec l’incidence de cancer.
Un nouveau paramètre métrique de l’exposition, les transitoires de haute fréquence, a, par contre, montré une corrélation positive avec l’incidence de cancer. Une analyse de l’incidence de cancer chez les enseignants a montré une tendance positive (p=7.1 x 10(-10)) d’augmentation du risque de cancer avec une augmentation de l’exposition cumulée aux transitoires de tension de haute fréquence des câblages électriques des classes mesurées avec un appareil Graham/Stetzer (G/S). Le risque attribuable de cancer associé à l’exposition était de 64%. Une seule année de travail dans cette école augmente le risque de cancer de l’enseignant de 21%.
Conclusion : l’incidence de cancer chez les enseignants de cette école est inhabituellement élevée, n’est pas associée aux champs magnétiques 60 Hz, mais est fortement associée aux transitoires de tension de haute fréquence.
CONCERN THAT « EMF » MAGNETIC FIELDS FROM POWER LINES CAUSE CANCER.
[Craintes d’un lien entre les champs magnétiques des lignes à haute tension et le cancer.]
Repacholi M.
Sci Total Environ. 2012; 426: 454-458.
En 2002, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC 2002) a classé les champs magnétiques de fréquences extrêmement basses (EBF) (incluant les fréquences 50 et 60 Hz du réseau électrique) dans les « cancérogènes possibles pour l’homme ». Cette classification est basée sur des analyses poolées de recherches épidémiologiques qui ont montré une association entre l’exposition aux champs magnétiques de faibles intensités et la leucémie infantile. En 2007, un groupe de travail composé d’experts scientifiques sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a reconnu la classification du CIRC mais a mis en avant que les études en laboratoire et d’autres recherches ne permettaient pas de confirmer l’association. En prenant toutes les indications en compte, l’OMS a montré qu’il n’était pas possible de confirmer l’existence de conséquences sur la santé. Certaines personnes continuent cependant à craindre des effets sur la santé liés à l’exposition aux champs magnétiques 50-60Hz de faibles intensités, particulièrement la leucémie infantile. Les autorités de santé publique doivent bien comprendre les raisons de cette préoccupation constante et les moyens efficaces d’y remédier.
Conclusion: Cet article décrit ce qui motive l’inquiétude, y compris la façon dont les gens perçoivent les risques, comment l’OMS et autres autorités de santé publique évaluent la recherche scientifique afin de déterminer si les risques sanitaires existent et les conclusions auxquelles ils sont parvenus sur les champs magnétiques à la fréquence du réseau. Ce document aborde aussi la base scientifique des recommandations internationales sur l’exposition aux champs magnétiques à la fréquence du réseau et quelles mesures de précaution s’imposent pour répondre aux préoccupations.
POWER-FREQUENCY MAGNETIC FIELDS AND CHILDHOOD BRAIN TUMORS: A CASE-CONTROL STUDY IN JAPAN .
[Champs magnétiques à la fréquence du réseau et tumeurs cérébrales infantiles: Une étude cas-témoins au Japon.]
Saito T, Nitta H, Kubo O, Yamamoto S, Yamaguchi N, Akiba S, Honda Y, Hagihara J, Isaka K, Ojima T, Nakamura Y, Mizoue T, Ito S, Eboshida A, Yamazaki S, Sokejima S, Kurokawa Y, Kabuto M.
J Epidemiol. 2010;20: 54-61.
La force de l’association entre les tumeurs cérébrales infantiles et les champs magnétiques résidentiels à la fréquence du réseau (CM) a varié dans de précédentes études, ce qui pourrait être du en partie à une possible classification erronée de l’exposition au CM. Cette étude a comme objectif d’analyser cette association au Japon en améliorant les techniques de mesure et en étendant leur durée sur une semaine entière. Cette étude cas-témoins basée sur la population comprend 54 % des enfants japonais de moins de 15 ans. Après exclusion des enfants-cibles non éligibles, 55 cas de tumeurs cérébrales nouvellement diagnostiquées et 99 contrôles appariés selon le sexe, l’âge et le lieu de résidence ont été inclus dans les analyses. Les expositions aux CM de chacun des groupes ont été mesurées sur une période de temps très proche, afin de contrôler les variations saisonnières ; la différence moyenne était de 12.4 jours. L’intervalle moyen entre le diagnostic et les mesures de CM était de 1.1 ans. La moyenne hebdomadaire du niveau de CM a été définie comme étant l’exposition. L’association a été évaluée par une analyse de régression logistique conditionnelle qui contrôlait les facteurs de confusion possibles. Les odds ratios (IC à 9%) pour les catégories d’exposition de 0.1 à 0.2, 0.2 à 0.4, et au-dessus de 0.4 microT, par rapport à la catégorie de référence de <0.1 microT, étaient 0.74 (0.17-3.18), 1.58 (0.25-9.83), et 10.9 (1.05-113), respectivement, après ajustement selon le niveau d’éducation des mères. Ce modèle dose-réponse était stable quand d’autres variables (facteurs de confusion possibles) y étaient inclues.
Conclusion: Une association positive a été trouvée entre les niveaux d’exposition élevés (supérieurs à 0.4 microT) et le risque de tumeurs cérébrales. Cette association ne pouvait pas être expliquée uniquement par des facteurs de confusion ou des biais de sélection.
SENSITIVITY TO ELECTRICITY-TEMPORAL CHANGES IN AUSTRIA.
[Sensibilité à l’électricité – Changements temporels en Autriche.]
Schröttner J , Leitgeb N .
BMC Public Health. 2008; 12: 310.
Un nombre croissant de personnes se plaint de symptômes non-spécifiques tels que maux de tête, troubles du sommeil, difficultés de concentration et autres. En l’absence d’une explication médicale, de plus en plus de personnes se réfugient dans l’idée qu’ils sont hypersensibles électromagnétiques (EHS) et que la pollution électromagnétique est la cause de leurs problèmes. Les discussions sont toujours en cours afin de déterminer si les champs électromagnétiques (CEM) peuvent entraîner de tels effets négatifs sur la santé. Un échantillon représentatif de la population autrichienne selon l’âge, le sexe et la répartition fédérale a été étudié pour évaluer la situation actuelle et la potentialité des changements au cours du temps, en comparaison avec une étude précédente menée en 1994. 526 personnes ont été interrogées par téléphone. Cette étude montre que la prévalence actuelle de l’EHS est de 3,5%, alors que celle de 1994 était de 2%. Environ 70% de l’échantillon pensait que la pollution électromagnétique pouvait être un facteur de risque pour la santé. Plus de 30% déclaraient être au moins un peu concerné par leur bien-être à proximité des antennes GSM et des lignes à haute tension. Toutefois, seules 10% des personnes interrogées recherchaient activement des informations spécifiques. Les médias sont à l’origine de l’hypothèse de l’EHS dans 24% des cas.
Conclusion: Les résultats montrent que les préoccupations concernant les CEM ne diminuent pas avec le temps, contrairement aux autres études scientifiques et aux évaluations des risques sanitaires, lesquelles concluent qu’une relation causale entre des CEM sous les niveaux de référence recommandés et les symptômes non spécifiques ne serait pas plausible.
DNA REPAIR GENES, ELECTROMAGNETIC FIELDS AND SUSCEPTIBILITY TO ACUTE LEUKEMIA?
[Les gènes de réparation de l’ADN, les champs électromagnétiques et la susceptibilité à la leucémie aigue ?]
Sharma M , Odenike OM .
Leuk Lymphoma. 2008; 49: 2233-2234.
L’approche utilisée par Yang You et al. est relativement nouvelle dans le sens que, même si de nombreuses études antérieures ont porté sur la susceptibilité génétique de la leucémie infantile ou sur les expositions environnementales en relation avec la leucémie infantile, il y a relativement peu d’études sur les interactions gènes-environnement. Cette étude est la première à explorer l’interaction entre les gènes de réparation de l’ADN et l’exposition aux CEM, un objectif important étant donné le lien possible entre les CEM et la leucémie infantile.
Il existe plusieurs limites à cette étude, y compris le fait qu’il s’agit d’une étude limitée aux cas. Cette approche est de plus en plus utilisée pour le screening d’interactions éventuelles gènes-environnement. Elle permet l’estimation de l’effet d’interaction entre l’exposition et le génotype, en postulant l’indépendance entre le génotype et l’exposition, et de contourner les difficultés qui peuvent être rencontrées en essayant de choisir un groupe contrôle approprié. Cependant, un inconvénient majeur d’une étude limitée aux cas, est qu’elle ne permet pas l’estimation directe de l’exposition, ni du génotype, sur le risque. Une autre limitation de l’étude est la question des biais potentiels de rappel et d’échantillonnage, car seulement 66 des 123 foyers concernés ont été visités. Il est également difficile de dire pourquoi certains SNP ont été étudiés, et d’autres exclus. Par exemple, des polymorphismes du codon 399 du gène XRCC1 ont été associés à une augmentation du risque d’ALL par d’autres groupes de recherche ; ces SNP n’ont cependant pas été analysés dans cette étude.
Conclusion: Malgré ses limites, l’étude est certainement génératrice d’hypothèses. L’idée que l’interaction entre un allèle hérité d’un gène de réparation de l’ADN et une exposition environnementale très subtile tels que les champs électromagnétiques basses fréquences, pourrait conduire au développement de la leucémie infantile est biologiquement plausible, mais reste difficile à prouver de façon concluante. Une étude plus poussée de cette question demanderait de grandes études cas-témoins, de préférence en utilisant les nouvelles technologies génomiques afin d’analyser un éventail plus large de SNPs impliquant des gènes de réparation de l’ADN. Les résultats de ces études pourraient fournir des connaissances biologiques supplémentaires dans l’étiologie de la leucémie aiguë, et permettre le développement d’une politique de santé publique efficace en terme de prévention de ces maladies.
ENVIRONMENTAL JUSTICE: A CONTRARY FINDING FOR THE CASE OF HIGH-VOLTAGE ELECTRIC POWER TRANSMISSION LINES .
[Justice environnementale: un résultat contradictoire pour les lignes électriques de transport à haute tension.]
Wartenberg D, Greenberg MR, Harris G.
J Expo Sci Environ Epidemiol. 2010; 20: 237-244.
La justice environnementale cherche à déterminer si des habitants minoritaires et/ou à bas revenus dans une zone géographique ont de grandes chances d’être exposés à des niveaux élevés de toxines environnementales par rapport à ceux qui vivent ailleurs. De telles situations ont été identifiées pour de nombreux facteurs tels que la pollution de l’air, les déchets dangereux, la qualité de l’eau, le bruit, la surpopulation des logements et la qualité des logements. Cette étude analyse l’application de ce concept aux lignes à haute tension (LHT), que certains perçoivent comme étant un risque pour la santé en raison du champ magnétique généré et également esthétiquement peu agréables. Les auteurs ont dressé une carte de l’ensemble des lignes de 345 kV et plus de l’état de New-York et ont extrait et résumé les données du recensement socio-démographique américain et les données des caractéristiques des logements en 4 catégories sur base de leurs distances par rapport aux LHT. Contrairement aux attentes, les personnes vivant dans les 2000 pieds (environ 600m) des LHT avaient plus de chance d’être plus exposés aux champs magnétiques, d’être blanc, de percevoir de plus hauts revenus, d’être plus formés et d’être propriétaires de leur logements que ceux vivant plus loin, particulièrement en zone urbaine. Les explications possibles de ces modèles incluent le souhait de vivre dans de plus grands espaces (espace libre créé par les droits de passage des LHT), la préférence pour de nouvelles habitations, souvent localisées à proximité des LHT et le fait d’avoir aménagé à proximité des LHT avant que les CEM ne soient considérés comme un risque.
Conclusion: Cette étude suggère que la justice environnementale pourrait ne pas s’appliquer à tous les facteurs de risque environnementaux et qu’il s’agit d’être prudent lors des généralisations. De plus, l’étude montre l’utilité de la méthodologie GIS (geographical information system) dans la globalisation des informations pour des populations extrêmement large, ce qui constitue souvent un challenge en épidémiologie.
CASE-ONLY STUDY OF INTERACTIONS BETWEEN DNA REPAIR GENES (HMLH1, APEX1, MGMT, XRCC1 AND XPD) AND LOW-FREQUENCY ELECTROMAGNETIC FIELDS IN CHILDHOOD ACUTE LEUKEMIA.
[Etude limitée aux cas des interactions entre les gènes de réparation de l’ADN (HMLH1, APEX1, MGMT, XRCC1 AND XPD) et les champs électromagnétiques de basses fréquences dans la leucémie infantile aigue.]
Yang Y , Jin X , Yan C , Tian Y , Tang J , Shen X .
Leuk Lymphoma. 2008; 49 : 2344-2350.
Une étude limitée aux cas a été menée auprès de 123 patients atteints de leucémie aiguë sporadique (AL). Les emplacements des transformateurs électriques et des lignes électriques ont été relevés dans chaque zone, et leurs distances par rapport aux maisons des patients ont été mesurées. Les intensités de champs magnétiques (B) ont été mesurées chez 66 patients.
Une analyse par régression logistique non conditionnelle a été effectuée avec ajustement pour l’âge, le sexe, la formation et la profession des parents, l’utilisation des pesticides à l’intérieur et à l’extérieur de l’habitation, la présence de téléviseurs, de réfrigérateurs et de fours à micro-ondes dans les chambres d’enfants et la présence d’usines chimiques ou d’émetteurs de télécommunication dans un périmètre de 500 m autour des habitations. Les résultats des analyses gènes-environnement ont montré qu’une interaction existe entre l’allèle XRCC1 Ex9+16 A et la présence de transformateurs électriques et des lignes électriques dans un périmètre de 100 m (moyenne B = 0,14 microTeslas, microT) autour des habitations (odds ratio interaction, COR = 4,31, IC 95%: 1.54-12.08). Le COR de l’interaction des XRCC1 Ex9+16A et la présence de ces installations dans les 50 m (moyenne B = 0,18 microT) de la maison était de 4,39 (95% IC : 1.42-13.54).
Conclusion: Ces résultats suggèrent une association possible entre les transformateurs électriques et les lignes électriques et l’allèle XRCC1 Ex9+16 A chez les patients atteints d’AL infantile.