Etudes expérimentales chez l’homme

ASSESSMENT OF GENETIC DAMAGE IN PERIPHERAL BLOOD OF HUMAN VOLUNTEERS EXPOSED (WHOLE-BODY) TO A 200 µT, 60 Hz MAGNETIC FIELD.
[Evaluation des dommages génétiques dans le sang périphérique de volontaires humains exposés entièrement à un champ magnétique 60 Hz de 200 microT.]
Albert GC, McNamee JP, Marro L, Bellier PV, Prato FS, Thomas AW.
Int J Radiat Biol. 2009; 85: 144-152.

Dans cette étude, 10 hommes et 10 femmes en bonne santé ont été exposés entièrement pendant 4 h à un champ magnétique 60 Hz de 200 microT. Cinq hommes et 5 femmes ont également reçu le même traitement, mais sous une exposition simulée. Pour chaque sujet, un échantillon sanguin a été prélevé avant la période d’exposition et les aliquotes ont été utilisés comme des contrôles négatifs (pré exposition) et positifs [1.5 Gray (Gy) (60)Cobalt ((60)Co) gamma-irradiation] . A la fin des 4 heures d’exposition, un second échantillon sanguin a été prélevé. L’étendue des dommages à l’ADN a été évaluée dans les leucocytes du sang périphérique à partir de tous les échantillons sanguins à l’aide d’une analyse par le test de comète alcalin (« alkaline comet assay »). Pour détecter de possibles effets clastogènes, l’incidence des micronoyaux a été évaluée dans des lymphocytes stimulés par phytohemagglutinine (PHA), en utilisant le « cytokinesis-block micronucleus assay ». Il n’y a pas d’indications ni d’une augmentation des dommages à l’ADN, comme montré par le test de comète alcalin, ni d’une augmentation de l’incidence des micronoyaux dans le groupe exposé au champ magnétique. Toutefois, une exposition in vitro à une irradiation gamma de 1,5 Gy entraîne une augmentation significative de dommages à l’ADN et d’induction des micronoyaux.

Conclusions : cette étude n’a pas mis en évidence qu’une exposition aigue du corps entier à un champ magnétique 60 Hz de 200 microT pendant 4h pouvait entraîner des dommages à l’ADN dans le sang humain.

DISTURBED SLEEP IN INDIVIDUALS WITH IDIOPATHIC ENVIRONMENTAL INTOLERANCE ATTRIBUTED TO ELECTROMAGNETIC FIELDS (IEI-EMF): MELATONIN ASSESSMENT AS A BIOLOGICAL MARKER.
[Troubles du sommeil chez les personnes avec intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques (IEI-CEM) : évaluation de la mélatonine en tant que marqueur biologique.]
Andrianome S, Hugueville L, de Seze R, Hanot-Roy M, Blazy K, Gamez , Selmaoui B.
Bioelectromagnetics. 2016;37:175-182.

Les personnes qui souffrent d’intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques (IEI-CEM) se plaignent d’une variété d’effets néfastes sur la santé. Les troubles du sommeil restent un symptôme récurrent et commun chez personnes IEI-CEM. La mélatonine, une hormone circadienne, joue un rôle majeur dans le processus du sommeil. Dans cette étude, les auteurs ont comparé les niveaux de mélatonine entre un groupe sensible (IEI-EMF, n = 30) et un groupe témoin non sensible (non IEI-EMF, n = 25) sans exposition aux sources électromagnétiques. Trois questionnaires ont été utilisés pour évaluer la qualité subjective et la quantité de sommeil : Epworth Sleepiness Scale, Pittsburgh Sleep Quality Index et Spiegel Sleep Inventory. La mélatonine a été quantifiée dans la salive et son métabolite majeur 6-sulfatoxymélatonine (aMT6s) dans l’urine. Les niveaux de mélatonine ont été comparés par une analyse de variance bidirectionnelle à différents moments entre le groupe IEI-CEM et le groupe témoin.

Conclusions : Malgré des scores de sommeil significativement différents entre les deux groupes (score plus faible dans le groupe IEI-CEM ; P <0,001), aucune différence statistique n’a été trouvée entre les deux groupes pour la mélatonine salivaire (P> 0,05) et son métabolite urinaire aMT6s (P> 0,05).

 THE EFFECT OF LOCAL EXTREMELY LOW FREQUENCY MAGNETIC FIELD ON STUDENT SLEEPINESS.
Ayoobi F, Shamsizadeh A, Shafiei SA.
Neurol Res. 2017 Dec;39(12):1080-1085.

L’objectif de ce travail était d’étudier l’impact du champ magnétique local de très basse fréquence (CM-EBF) sur le sommeil et la somnolence de jeunes adultes en bonne santé. Soixante-cinq jeunes adultes (32 hommes et 31 femmes, âgés de 18 à 24 ans, ont participé de manière volontaire à cet essai clinique croisé randomisé. Un champ magnétique de 200 µT (pendant 3 min) a été appliqué sur le crâne à trois fréquences (10,14 et 18 Hz) dans les zones C3, Cz et C4, respectivement. L’échelle de somnolence de Stanford (SSS) ou le test de conscience (CT), l’échelle de somnolence d’Epworth (ESS) et le Peabody Picture Vocabulary Test ont été utilisés pour évaluer la somnolence, le sommeil et le temps de réaction. Ces tests ont été effectués avant et après l’application d’une exposition réelle ou simulée au CM-EBF.

Le temps de réaction minimal après exposition au CM-EBF a augmenté par rapport à celui avant exposition (P = 0,03), alors que la différence n’était pas significative après exposition simulée (P = 0,63). Les résultats du questionnaire ESS n’indiquent pas de différence significative chez les hommes et les femmes entre le groupe exposé et le groupe simulé. La moyenne des scores du SSS n’était pas différente de celle avant l’exposition.

Conclusions : Les résultats de cette étude ont montré que l’exposition au CM-EBF peut influencer le temps de réaction des jeunes en bonne santé. Toutefois, comme les résultats du SST et du SSS n’étaient pas différents entre les groupes exposés et non exposés, il est recommandé de poursuivre la recherche avec des échantillons de plus grande taille afin de mieux comprendre les effets des CM-EBF sur le sommeil des jeunes.

IS NEWBORN MELATONIN PRODUCTION INFLUENCED BY MAGNETIC FIELDS PRODUCED BY INCUBATORS?
[La production de mélatonine par les bébés est-elle influencée par les champs magnétiques des couveuses?]
Bellieni CV, Tei M, Iacoponi F, Tataranno ML, Negro S, Proietti F, Longini M, Perrone S, Buonocore G.
Early Hum Dev. 2012; 88: 707-710.

Pendant leur séjour en couveuses, les nouveau-nés sont à proximité de l’alimentation électrique, qui représente une source importante de champs électromagnétiques (CEM). Des études précédentes ont montré une diminution de la production de mélatonine chez les adultes et les animaux exposés aux CEM. L’objectif de l’étude était d’évaluer la production de mélatonine dans un groupe de nouveau-nés exposés aux CEM et d’évaluer si retirer les bébés de la source de CEM modifie la production de mélatonine.

Les auteurs ont recruté 28 bébés, qui avaient passé au moins 48h en couveuses où des CEM significatifs avaient été précédemment mesurés. Les auteurs ont mesuré l’excrétion urinaire moyenne de 6-hydroxy-melatonin-sulfate (6OHMS) à la fin de leur séjour en couveuses et l’ont comparée à l’excrétion moyenne après avoir été mis au berceau, où les niveaux de CEM étaient sous la limite de détection ( <0.1mG). les auteurs ont mesuré deux fois l’excrétion urinaire de 6OHMS, avec un intervalle de 48h, dans un groupe contrôle de 27 bébés non exposés aux CEM.

Les valeurs moyennes de 6OHMS étaient respectivement 5.34±4.6 et 7.68±5.1ng/mg (p=0.026) quand les enfants étaient exposés aux CEM des couveuses et après avoir été mis dans leur berceau. Dans le groupe contrôle, les valeurs moyennes dans le premier et le second échantillon étaient de 5.91±5.41 vs 6.17±3.94ng/mg (p=0.679).

Conclusion: L’augmentation transitoire de la production de mélatonine après avoir retiré les bébés des couveuses démontre une influence possible des CEM sur la production de mélatonine des nouveau-nés. Des études ultérieures sont nécessaires afin de confirmer ces données.

ASSESSING THE POTENTIAL LEUKEMOGENIC EFFECTS OF 50 HZ MAGNETIC FIELDS AND THEIR HARMONICS USING AN ANIMAL LEUKEMIA MODEL.
[Evaluer les effets potentiels leucémogènes des champs magnétiques 50 Hz et de leurs harmoniques en utilisant un modèle de leucémie animale.]
Bernard N, Alberdi AJ, Tanguy ML, Brugere H, Helissey P, Hubert C, Gendrey N, Guillosson JJ, Nafziger J.
J Radiat Res (Tokyo). 2008; 49: 565-5677.

Pour répondre à la question toujours non résolue des possibles effets leucémogènes des champs magnétiques de fréquences extrêmement basses (CM EBF) et de leurs harmoniques sur l’incidence de la leucémie aiguë lymphoblastique B chez les enfants, les auteurs ont utilisé un modèle animal afin d’explorer les effets possibles de co-initiation ou de co-promotion des CM EBF sur le développement de la leucémie. Ils ont utilisé un modèle de rat dans lequel la leucémie lymphoblastique aiguë B est chimiquement induite par un dérivé nitrosuré. Dès le début du traitement chimique, les animaux ont également été exposés à des CM EBF (100 microT, CM sinusoïdal à 50 Hz), avec ou sans harmoniques.

L’expérience a été menée sur 280 rats. Nous avons comparé le poids et la durée de survie, le pourcentage de cellules souche de moelle osseuse, l’incidence cumulée de leucémie, ainsi que le type de leucémie dans les groupes non exposés et dans les groupes exposés aux CM 50 Hz, avec et sans harmoniques.

Conclusions: Ces résultats n’ont pas montré de différences significatives entre les rats exposés et non exposés pour aucun de ces paramètres (p> 0,05). Des changements significatifs dans le type de leucémie obtenu après irradiation gamma du modèle de la leucémie, a montré sa sensibilité à un agent physique.

Conclusion: Ces résultats ne soutiennent pas l’hypothèse que les CM EBF, avec ou sans harmoniques, affectent le développement de la leucémie aiguë lymphoblastique B chez les enfants.

DO NATURALLY OCCURRING MAGNETIC NANOPARTICLES IN THE HUMAN BODY MEDIATE INCREASED RISK OF CHILDHOOD LEUKAEMIA WITH EMF EXPOSURE?
[Les nanoparticules magnétiques qui se trouvent naturellement dans le corps humain entraînent-elles un risque accru de leucémie infantile avec l’exposition aux CEM ?]
Binhi V.
Int J Radiat Biol. 2008; 84: 569-579.

Le but de cette étude était de développer l’hypothèse selon laquelle les nanoparticules magnétiques présentes dans de nombreux organismes et souvent impliquées dans des réactions biologiques à des champs électromagnétiques (CEM) faibles, seraient des médiateurs de dommages à l’ADN induits par les CEM, ce qui pourrait entraîner un risque accru de leucémie infantile et d’autres cancers. Une analyse des recherches actuelles en nanoparticules magnétiques a été effectuée. Les auteurs ont réalisé des estimations physiques et développé l’hypothèse selon laquelle les nanoparticules magnétiques intracellulaire modifieraient de manière chronique la concentration des radicaux libres et pourraient entraîner une augmentation des taux de dommages à l’ADN dans les cellules souches hématopoïétiques.

Les propriétés des nanoparticules magnétiques sont prises en compte et le champ magnétique naturel généré par les nanoparticules magnétiques dans une cellule est calculé de façon à être de l’ordre de 1-200 milliteslas, ce qui dépasse le niveau du champ géomagnétique naturel de plusieurs ordres de grandeur. Les expériences sont centrées sur les effets biologiques des champs magnétiques statiques dans cette gamme. Il est démontré que les nanoparticules magnétiques peuvent augmenter le taux de formation de radicaux libres de quelques pour cent, lors d’une réaction de paire de radicaux idéale dans une cellule. Les auteurs proposent un mécanisme qui explique comment des champs magnétiques alternatifs faibles, de l’ordre de 0,4 microT, pourraient provoquer une augmentation du taux de leucémie à partir de champs de l’ordre du milliTesla produits autour des nanoparticules superparamagnétiques dans les cellules souches hématopoïétiques.

Conclusion: La présence supposée de nanoparticules magnétiques dans les cellules souches hématopoïétiques peut constituer un facteur de risque de cancer. Les nanoparticules superparamagnétiques pourraient peut-être entraîner une augmentation de leucémie en raison de l’exposition de fond aux champs faibles de basse fréquence.

DOES EXPOSURE TO EXTREMELY LOW FREQUENCY MAGNETIC FIELDS PRODUCE FUNCTIONAL CHANGES IN HUMAN BRAIN?
[L’exposition aux champs magnétiques de fréquences extrêmement basses produit-elle des changements fonctionnels dans le cerveau humain ?]
Capone F, Dileone M, Profice P, Pilato F, Musumeci G, Minicuci G, Ranieri F, Cadossi R, Setti S, Tonali PA, Di Lazzaro V.
J Neural Transm.2009; 116: 257-265.

A partir de stimulation cérébrale transcranienne, les auteurs ont étudié de manière non invasive l’effet des CM-EBF appliqués en mode pulsé (PEMF) sur plusieurs paramètres de l’excitabilité corticale de 22 volontaires en bonne santé. Chez 14 des sujets, ils ont également évalué les effets d’une exposition simulée. Après 45 minutes d’exposition aux PEMF, la facilitation intracorticale produite par stimulation cérébrale double choc était significativement augmentée avec une augmentation d’environ 20%, alors que d’autres paramètres d’excitabilité corticale restaient inchangés. L’exposition simulée ne produisait pas d’effets. L’augmentation de la facilitation par double choc, un paramètre physiologique en relation avec l’activité corticale glutamatergique, suggère que l’exposition aux PEMF pourrait produire une augmentation de la neurotransmission excitatrice corticale.

Conclusion : Cette étude suggère que les PEMF pourraient produire des changements fonctionnels dans le cerveau humain.

HUMAN COGNITIVE PERFORMANCE IN A 3 MT POWER-LINE FREQUENCY MAGNETIC FIELD.
[Performance cognitive humaine dans un champ magnétique de 3mT à la fréquence du réseau.]
Corbacio M, Brown S, Dubois S, Goulet D, Prato FS, Thomas AW, Legros A.
Bioelectromagnetics. 2011; 32: 620-633.

Il est rapporté que les champs magnétiques (CM) de fréquences extrêmement basses (EBF, <300Hz) modulent les performances cognitives humaines. Toutefois, peu d’études scientifiques existent avec des expositions aux CM comparables aux plus hauts niveaux rencontrés dans des professions comme les travailleurs de lignes et les soudeurs industriels. Cette étude a comme objectif d’évaluer l’impact d’un CM 60Hz de 3mT sur la performance cognitive humaine. 95 participants ont complété un protocole en double aveugle, réalisant une sélection de tests psychométriques sous deux expositions consécutives selon le groupe dans lequel ils étaient versés (simulée/simulée, expo CM/simulée, simulée/expo CM). Les données ont été analysées à l’aide d’un modèle mixte d’analyse de la variance. Les performances entre les répétitions se sont améliorées dans 11 des 15 paramètres psychométriques (effet de pratique). Un effet d’interaction significatif au test “digit span forward” (F=5.21, P<0.05) révèle une absence des effets de pratique dans les deux groupes exposés et non dans le groupe contrôle. Ce test de mémoire indique une abolition induite par les CM de l’amélioration associée à la pratique.

Conclusion: d’une manière globale, cette étude n’établit pas d’effets clairs des CM sur la cognition humaine. On peut faire des suppositions sur le fait que les CM-EBF pourraient interférer avec des processus neuropsychologiques responsables de l’effet d’apprentissage à court terme supporté par la plasticité synaptique cérébrale.

 EFFECTS OF A 60 HZ MAGNETIC FIELD OF UP TO 50 MILLITESLA ON HUMAN TREMOR AND EEG: A PILOT STUDY.
Effets d’un champ magnétique 60 Hz pouvant atteindre 50 mT sur le tremblement et l’EEG: une étude pilote.
Davarpanah Jazi S, Modolo J, Baker C, Villard S, Legros A.
Int J Environ Res Public Health. 2017 Nov 24;14(12).

Les personnes sont entourées de sources d’exposition quotidienne aux champs magnétiques (CM) à la fréquence du réseau (60 Hz en Amérique du Nord). Ces CM variables dans le temps induisent des champs électriques et des courants dans les tissus vivants, ce qui peut entraîner des effets biologiques. Cette étude pilote portait sur les effets possiblemus des CM d’extrêmement basse fréquence (EBF) sur le contrôle neuromoteur en général, et sur les tremblements physiologiques posturaux et l’électroencéphalographie (EEG) en particulier. Étant donné que le rythme mu de l’EEG (8-12 Hz) du cortex moteur primaire et le tremblement physiologique sont liés, on a émis l’hypothèse qu’une exposition au CM 60 Hz concentrée sur cette région corticale pourrait moduler précisément le tremblement physiologique humain. Dix volontaires en bonne santé (âge: 23,8 ± 4) ont été équipés d’un casque EEG compatible IRM alors qu’ils étaient exposés à 11 conditions d’exposition (60 Hz, 0 à 50 mTrms, incréments de 5 mTrms). Simultanément, on a mesuré les tremblements physiologiques (enregistrés au niveau de l’index controlatéral) et l’EEG (régions motrice et somatosensoriel).

Les résultats n’ont révélé aucun effet principal significatif des conditions d’exposition au CM sur les caractéristiques des tremblements physiologiques analysées. En termes d’EEG, aucun effet significatif des CM n’a été observé pour les électrodes C1, C3, C5 et CP1. Cependant, un effet principal significatif a été trouvé pour les électrodes CP3 et CP5, tous deux suggérant une diminution de l’amplitude du rythme mu avec l’augmentation de la densité de flux magnétique. Cela n’est toutefois pas confirmé par les comparaisons par paire de Bonferroni.

Conclusions : Compte tenu des résultats de l’EEG et des tremblements, aucun effet de l’exposition au CM sur le contrôle moteur humain n’a été observé. Cependant, l’exposition au CM a eu un effet subtil sur l’amplitude du rythme mu au niveau de la région cérébrale impliquée dans la perception tactile. Les résultats actuels doivent être considérés avec prudence en raison de la petite taille de cette étude pilote, mais ils apportent des informations préliminaires aux agences internationales qui établissent les directives, sur base de nouvelles données expérimentales acquises chez des personnes exposées à des CM d’intensités élevées.

EFFECTS OF 60-HZ MAGNETIC FIELD EXPOSURE ON NOCTURNAL 6- SULFATOXYMELATONIN, ESTROGENS, LUTEINIZING HORMONE, AND FOLLICLESTIMULATING HORMONE IN HEALTHY REPRODUCTIVE-AGE WOMEN: RESULTS OF A CROSSOVER TRIAL.
[Les effets de l’exposition au champ magnétique 60 Hz sur la 6-sulfatoxymélatonine nocturne, les oestrogènes, l’hormone lutéinisante et l’hormone stimulant le follicule chez des femmes en bonne santé en âge de reproduction : résultats d’un essai croisé.]
Davis S., Mirick D.K., Chen C., Stanczyk F.Z.
Ann Epidemiol. 2006; 16 : 622-631.

L’exposition aux champs magnétiques (CM) résidentiels pourrait perturber l’augmentation nocturne normale des concentrations de mélatonine, entraînant une augmentation du risque de cancer du sein, peut-être via une augmentation de la concentration des hormones de la reproduction. Les auteurs analysent si l’exposition au CM 60 Hz sous certaines conditions contrôlées est associée avec une diminution des concentrations nocturnes urinaires de 6-sulfatoxymélatonine et une augmentation des concentrations des hormones lutéinisantes (LH), folliculo5 stimulante (FSH), et des oestrogènes chez des femmes pré ménopausées en bonne santé.

En utilisant une méthodologie croisée, la moitié des participantes a été exposée à un CM de 5 à 10 milliGauss plus important que les niveaux ambiants pendant cinq nuits consécutives du début à la moitié de la phase lutéale du cycle menstruel. La dernière nuit d’exposition, un échantillon d’urine nocturne a été collecté. Le mois suivant, les participantes étaient exposées de manière simulée. L’autre moitié des participantes a été exposée en ordre inverse. L’exposition au CM était associée à une diminution des concentrations de 6- sulfatoxymélatonine, mais aucun changement dans les concentrations d’hormones de la reproduction n’a été observé. Les participantes sous médicaments et les participantes sans ovulation avaient des diminutions plus prononcées des niveaux de 6-sulfatoxymélatonine avec l’exposition au CM. Conclusion : cette étude fournit des indications supplémentaires pour dire que l’exposition aux CM est associée à une diminution des concentrations nocturnes de mélatonine, mais ne soutient pas l’hypothèse selon laquelle une telle exposition entraîne une augmentation des concentrations urinaires d’oestrogènes, de LH ou de FSH.

DOES ELECTROMAGNETIC HYPERSENSITIVITY ORIGINATE FROM NOCEBO RESPONSES? INDICATIONS FROM A QUALITATIVE STUDY.
[Des effets de type nocebo seraient-ils à l’origine de l’hypersensibilité électromagnétique ? Les résultats d’une étude qualitative.]
Dieudonné M.
Bioelectromagnetics. 2016;37(1):14-24.

L’Intolérance Environnementale Idiopathique avec attribution aux Champs Electromagnétiques (IEI-CEM) est un état dans lequel des symptômes sont attribués à l’exposition aux CEM. Comme il a été observé de manière répétée, lors de tests de provocation, que les personnes électro-hypersensible rapportaient des symptômes suite à une exposition perçue plutôt que réelle, l’hypothèse émise serait que IEI-CEM aurait comme origine des mécanismes psychologiques, en particulier des effets nocebo. Cet article analyse cette hypothèse à l’aide de données d’une étude qualitative ayant comme objectif de comprendre comment les personnes EHS en viennent à se considérer comme tel. Quarante personnes EHS auto-déclarées ont été interrogées. Un modèle type du processus d’attribution a été élaboré, de manière inductive, à partir de leurs récits. Ce modèle est linéaire et composé de 7 étapes : (1) Début des symptômes ; (2) Incapacité à trouver une solution; (3) Découverte de l’électrosensibilité; (4) Récolte d’information sur le sujet ; (5) Emergence implicite de la conviction ; (6) Expérimentation ; (7) Acceptation consciente de la conviction.

Conclusions : Généralement des symptômes apparaissent avant que les sujets ne commencent à se poser des questions sur les effets des CEM sur leur santé, ce qui ne corrobore pas l’hypothèse d’une origine nocebo liée à l’exposition perçue.  Toutefois, de telles réponses pourraient intervenir lors de la 7e étape du processus, renforçant potentiellement l’attribution. Il reste possible que certains cas d’IEI-CEM proviennent d’autres mécanismes psychologiques.

DISPOSITIONAL ASPECTS OF BODY FOCUS AND IDIOPATHIC ENVIRONMENTAL INTOLERANCE ATTRIBUTED TO ELECTROMAGNETIC FIELDS (IEI-EMF).
[Prédisposition à la focalisation sur le corps et intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques (IEI-CEM).]
Dömötör Z, Doering BK, Köteles F.
Scand J Psychol. 2016; 57(2):136-43.

La focalisation sur le corps est souvent considérée comme une caractéristique indésirable du point de vue médical car elle amplifie les symptômes et conduit à des niveaux plus élevés d’anxiété liée à la santé. Cependant, la focalisation sur le corps est liée à la pleine conscience, au bien-être et au sens de soi en psychothérapie. Cette étude visait à étudier la contribution de diverses notions liées à la focalisation sur le corps dans le développement aigu et chronique et le maintien de symptômes médicalement inexpliqués (SMI).

On a demandé à 36 individus présentant une intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques (IEI-CEM) et à 36 témoins de remplir des questionnaires évaluant les affects négatifs, les inquiétudes concernant les effets nocifs des CEM, l’anxiété pour la santé (AS), la conscience du corps et l’amplification somato-sensorielle (ASS), et de rapporter les symptômes perçus lors d’une exposition simulée à un champs magnétique. La conscience du corps, AS, ASS, et les inquiétudes liées au CEM ont montré un bon pouvoir discriminatif entre les individus avec IEI- CEM et les contrôles. En considérant toutes les variables ensemble, le SSA était le meilleur prédicteur de l’IEI-CEM. En présence simulée d’un CM, les personnes avec IEI-EMF ont montré des niveaux plus élevés d’anxiété et ont rapporté plus de symptômes que les témoins. Dans le groupe IEI-CEM, les reports de symptômes ont été prédits par AS et l’anxiété état, alors qu’une relation inverse entre les reports de symptômes et AS a été trouvée dans le groupe témoin. Ces résultats montrent que l’ASS est un contributeur particulièrement important à IEI-CEM, probablement parce qu’il est le facteur le plus complet dans son étiologie.

Conclusions : IEI-CEM est associée à la fois à une peur des symptômes corporels et à une focalisation sur le corps non évaluative. L’identification d’une focalisation sur le corps pourrait être pertinente dans la gestion des SMI.

FUNCTIONAL BRAIN MRI IN PATIENTS COMPLAINING OF ELECTROHYPERSENSITIVITY AFTER LONG TERM EXPOSURE TO ELECTROMAGNETIC FIELDS.
[IRM fonctionnelle cérébrale chez les patients qui se plaignent d’électrohypersensibilité après une exposition prolongée aux champs électromagnétiques.]
Heuser G, Heuser SA.
Rev Environ Health. 2017 Sep 26;32(3):291-299.

Au fil des années, les auteurs ont observé un nombre croissant de patients développant des troubles variés après expositions répétées à long terme aux champs électromagnétiques (CEM). Ces plaintes incluaient des maux de tête, des troubles intermittents cognitifs et de mémorisation, une désorientation intermittente et une sensibilité à l’exposition aux CEM. Les résultats des analyses classiques de laboratoire se situaient dans les limites normales. Les patients ayant refusé de se soumettre à des examens de type tomographie par émission de positrons (TEP) et tomodensitométrie par émission monophotonique (TEMP) du cerveau, les auteurs ont fait passer des IRM fonctionnelles (IRMf) cérébrales. L’objectif était d’objectiver des anomalies chez ces patients qui ont souvent été considérés comme relevant de la psychiatrie.

Dix patients ont d’abord subi une imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale classique, à l’aide d’une IRM 3 Tesla (Siemens Verio). Une IRM fonctionnelle (IRMf) a ensuite été réalisée à l’état de repos en utilisant les séquences suivantes: (1) un écho de gradient pondéré en T1 (variante 3D, MP-RAGE). (2) Réseau de repos. Les séquences d’imagerie écho-planaire (EPI) de détection de l’effet BOLD « Blood oxygenation level dependent » ont ensuite été post-traitées sur une station de travail 3D et l’analyse en composantes indépendantes a été effectuée en séparant les différents réseaux. (3) Marquage de spin artériel. (4) Tractographie et anisotropie fractionnée.

Les dix patients présentaient des scans IRMf anormaux. L’anomalie la plus souvent décrite est une hyper-connectivité de la partie antérieure du réseau par défaut du cortex orbito-frontale median. D’autres anomalies ont également été constatées. Les analyses par IRM classiques étaient pour la plupart peu remarquables chez ces patients.

Conclusions: Les auteurs proposent que l’IRMf devienne une aide diagnostique dans l’évaluation d’un patient qui prétend être électrohypersensible (EHS) et dont les examens médicaux sont par ailleurs normaux. Il est intéressant de noter que le diagnostic différentiel des anomalies observées sur l’IRMf inclut les traumatismes crâniens. Il s’avère que beaucoup des patients étudiés avaient en effet des antécédents de traumatisme crânien, qui ont été suivis un peu plus tard par le développement de l’EHS. Bon nombre de ces patients avaient également des antécédents d’exposition à des produits chimiques potentiellement neurotoxiques, en particulier à la moisissure. Un traumatisme crânien et une exposition à des produits chimiques neurotoxiques pourraient rendre un patient plus vulnérable à l’EHS.

INTERFERENCE BETWEEN ACTIVE IMPLANTED MEDICAL DEVICES AND ELECTROMAGNETIC FIELD EMITTING DEVICES IS RARE BUT REAL: RESULTS OF AN INCIDENCE STUDY IN A POPULATION OF PHYSICIANS IN FRANCE.
[Les interférences entre les dispositifs médicaux implantés actifs et les appareils émettant des champs électromagnétiques sont rares mais réelles: résultats d’une étude d’incidence sur une populations de médecins en France.]
Hours M, Khati I, Hamelin J.
Pacing Clin Electrophysiol. 2014; 37(3):290-296.

Evaluer le comportement des dispositifs médicaux implantés actifs (DMIA) en réponse à des émetteurs de champs électromagnétiques est une question d’actualité de grande importance. Compte tenu des nombreux systèmes de télécommunication et de notre manque de connaissances quant à l’impact des effets électromagnétiques, cette étude s’est intéressée à la réalité de perturbations possibles des DMIA par les CEM en interrogeant les professionnels de la santé.

Un questionnaire a été envoyé à environ 5000 médecins de cinq spécialités : cardiologie, endocrinologie, ORL, urologie et neurologie. Il récoltait des données sur l’existence et le nombre annuel d’incidents observés et les conditions au cours desquelles ils apparaissaient, les sources CEM impliquées et les moyens de gérer les dysfonctionnements.

1188 médecins ont accepté de participer. Seize pourcent des participants ont signalé des cas d’insuffisance de l’implant, les ¾ d’entre-eux, principalement en cardiologie, ont rapporté des taux d’au moins un incident par an, pour un total de plus de 100 incidents par an. La sévérité des incidents est modérée (inconfort ou symptômes transitoires), mais requiert fréquemment de réinitialiser l’appareil, ou plus rarement, de le remplacer. Quelques incidents sérieux ont toutefois été rapportés. Les sources impliquées étaient principalement de deux types : les systèmes électroniques de sécurité (portails antivol et dans les aéroports) et les appareils médicaux qui émettent des radiations électromagnétiques. Ces incidents sont mal rapportés dans le système de santé publique, empêchant un suivi efficace des fonctions d’alerte et de surveillance.

Conclusions : Bien que mineur, le risque d’interférence entre des sources de CEM et les DMIA est réelle et demande de la vigilance. Il concerne principalement les portails de sécurité, bien que d’autres sources puissent également entraîner des incidents.

IN VITRO ASSESSMENT OF THE IMMUNITY OF IMPLANTABLE CARDIOVERTER-DEFIBRILLATORS TO MAGNETIC FIELDS OF 50/60 HZ.
[Evaluation in vitro de l’immunité aux champs magnétiques 50/60Hz des défibrillateurs cardiaques implantables.]
Katrib J, Nadi M, Kourtiche D, Magne I, Schmitt P, Souques M, Roth P.
Physiol Meas. 2013; 34(10):1281-1292.

L’inquiétude à l’égard de la compatibilité entre des sources de champs électromagnétiques (EM) et des dispositifs médicaux implantables actifs (DMIA) a suscité le développement de nouveaux systèmes qui permettent de réaliser des études d’exposition précise. Une interférence des champs EM avec des implants cardiaques actifs (par exemple des défibrillateurs cardiaques implantables (DCI)) peut être critique. Cet article décrit un système d’exposition aux champs magnétiques (CM) et la méthode mise au point pour tester l’immunité des DCI aux CM. Les CM ont été créés par des bobines de Helmholtz, placées dans une cage de Faraday. Les bobines ont été en mesure de produire des CM très uniformes jusqu’à 4000 µT à 50 Hz et 3900 µT à 60 Hz. Quatre défibrillateurs ont été testés. Aucun dysfonctionnement n’a été trouvé dans les CM générés.

Conclusions: Ces résultats confirment que les DCI testés étaient immunisés contre les perturbations des CM de basses fréquences.

EFFECTS OF 60 HZ MAGNETIC FIELDS ON TEENAGERS AND ADULTS.
[Effets des champs magnétiques 60Hz sur des adolescents et des adultes.]
Kim SK, Choi JL, Kwon MK, Choi JY, Kim DW.
Environ Health. 2013; 12:42.

Au fur et à mesure de l’augmentation du nombre d’appareils électriques, les inquiétudes du public à l’égard des effets possibles des champs électromagnétiques 60Hz sur les êtres humains ont augmenté. De la même manière, le nombre de personnes qui se plaignent de symptômes divers tels que des maux de tête et des insomnies ont augmenté. Beaucoup d’études antérieures sur les effets de l’exposition aux champs magnétiques de fréquences extrêmement basses sur les enfants se sont centrées sur l’occurrence de leucémie infantile et de cancers du système nerveux central. Toutefois, très peu d’études de provocation ont analysé les effets sur la santé des champs magnétiques EBF sur les adolescents. Dans cette étude en double aveugle, les auteurs ont simultanément étudié les modifications physiologiques (fréquence cardiaque, respiration, variabilité de la FC), les symptômes subjectifs et la perception de champs magnétiques pour déterminer les effets “vrais” des champs magnétiques 60Hz 12.5µT sur des adolescents. Deux groupes de volontaires de 30 adultes et 30 adolescents ont été testés sous exposition simulée ou réelle pendant 32 min. L’exposition aux champs magnétiques EBF n’a pas montré d’effet sur les paramètres physiologiques, ni sur les huit symptômes subjectifs dans aucun des deux groupes. Aucun des groupes n’a correctement perçu les champs magnétiques.

Conclusions: Les données physiologiques ont été analysées, les symptômes subjectifs et les pourcentages de ceux qui pensaient avoir été exposés ont été enregistrés. Aucun effet n’a été observé chez les adultes et les adolescents lors d’une exposition à un champ magnétique 60Hz de 12.5µT pendant 32 min.

ORIGINS OF ELECTROMAGNETIC HYPERSENSITIVITY TO 60 HZ MAGNETIC FIELDS: A PROVOCATION STUDY.
[Origines de l’hypersensibilité électromagnétique aux champs magnétiques 60Hz: une étude de provocation.]
Kim DW, Choi JL, Nam KC, Yang DI, Kwon MK.
Bioelectromagnetics. 2011; 33: 326-333.

Avec l’augmentation de l’utilisation des appareils électriques, les inquiétudes à l’égard des effets possibles des champs 60Hz sur la santé humaine ont augmenté. Le nombre de personnes se plaignant de divers symptômes subjectifs attribués aux champs comme par exemple des maux de tête ou de l’insomnie a également augmenté. Toutefois, il est difficile de savoir si cette hypersensibilité électromagnétique est d’origine physiologique ou autre. Dans cette étude en double aveugle, les chercheurs ont analysé simultanément des modifications physiologiques (fréquence cardiaque, respiration, variabilité de la fréquence cardiaque), des symptômes subjectifs et la perception des champs magnétiques pour évaluer l’origine des symptômes subjectifs. Deux groupes de volontaires (15 rapportant de l’EHS et 16 non EHS) ont été évalués en exposition réelle (60Hz et 12,5µT) et simulée pendant 30 min. L’exposition aux champs magnétiques n’avait d’effet ni sur les paramètres physiologiques, ni sur 8 symptômes subjectifs dans aucun des deux groupes. Il n’y a pas non plus d’indication d’une meilleure perception des champs magnétiques par les EHS que par les non EHS.

Conclusion: Les symptômes subjectifs ne résultent pas des expositions aux champs magnétiques 60Hz, 12,5µT mais plutôt d’autres facteurs non physiologiques.

GENE EXPRESSION PROFILES IN WHITE BLOOD CELLS OF VOLUNTEERS EXPOSED TO A 50 HZ ELECTROMAGNETIC FIELD.
[Profils d’expression génique des globules blancs de volontaires exposés à un champ magnétique 50 Hz.]
Kirschenlohr H, Ellis P, Hesketh R, Metcalfe J.
Radiat Res. 2012; 178(3):138-49.

A ce jour, aucune étude cohérente et répliquée indépendamment par plusieurs laboratoires n’a permis d’apporter les preuves d’une relation causale entre l’exposition environnementale aux champs électromagnétiques de fréquences extrêmement basses (CEM-EBF) à la fréquence du réseau électrique et le risque accru de leucémie infantile. En particulier, bien que les réponses de l’expression génique aient été rapportées dans une large variété de cellules, aucune n’était suffisamment robuste, avec des effets largement répliqués. Les microarrays ADN facilitent les recherches approfondies des modifications dans l’expression des gènes sans nécessiter la sélection de gènes candidats. Afin de déterminer si des modifications de l’expression génique apparaissent dans les globules blancs de volontaires exposés aux CEM-EBF, 17 paires de volontaires masculins âgés de 20 à 30 ans ont été soumis à un champ 50 Hz de 62.0 ± 7.1 μT pendant 2 heures ou de manière simulée (0.21 ± 0.05 μT) sur la même période (entre 11h et 13h).

Le protocole alternatif était répété pour chaque volontaire le jour suivant et la séquence de deux jours était répétée 6 jours plus tard, à la différence qu’une exposition nulle (0.085 ± 0.01 μT) remplaçait l’exposition simulée. Cinq échantillons sanguins (10ml) ont été prélevés toutes les 2h entre 9h et 17h chacun des jours de l’étude. Les échantillons d’ARN ont été regroupés selon le moment du prélèvement (heure et jour de l’étude) et selon le type d’exposition. Ils ont été analysés par Illumina microarrays. L’évolution temporelle de 16 gènes dont des variations d’expression ont été relevées dans des études antérieures lors de l’exposition aux CEM-EBF, a été examinée en détail. Il s’agit de gènes impliqués dans une réponse précoce, dans la réponse au stress, dans la prolifération cellulaire, dans l’apoptose.

Conclusion: Aucun gène ou ensemble de gènes n’a montré de profils de réponses cohérentes en fonction des expositions répétées aux CEM-EBF. Une réponse au stress a été détectée par le biais d’une augmentation transitoire du cortisol plasmatique au début des premières expositions (simulée ou réelle). Les concentrations de cortisol diminuaient progressivement lors des expositions suivantes réelles ou simulées. Son augmentation est attribuée à un stress modéré associé au protocole expérimental.

IMPLANTABLE CARDIOVERTER DEFIBRILLATORS IN ELECTRIC AND MAGNETIC FIELDS OF 400 KV POWER LINES.
[Défibrillateurs automatiques implantables dans des champs électriques et magnétiques de lignes électriques 400 kV.]
Korpinen L, Kuisti H, Elovaara J, Virtanen V.
Pacing Clin Electrophysiol. 2014; 37(3):297-303.

La thérapie par défibrillateurs automatiques implantables (DAI) est toujours plus utilisée dans les pays occidentaux. L’objectif de cette étude était d’analyser le fonctionnement des DAI dans des champs électriques et magnétiques de lignes électriques 400 kV à l’aide d’un modèle de forme humaine. Le modèle était utilisé de la manière suivante : isolé du sol, mis à la terre par un pied, mis à la terre par une main.

Les auteurs ont mené 37 tests sur 10 DAI différents. Dans des niveaux de champs électriques variant de 6,8 à 7,5 kV/m (humidité 70,5%) et un champ magnétique de 2µT, un des DAI testé à enregistrer 258 batt ventriculaires / min quand un signal cardiaque simulé était appliqué aux électrodes du DAI. Dans des niveaux de 5,1 kV/m, le même DAI a montré une perturbation similaire ; toutefois, dans un champ de 0,9 kV/m, il fonctionnait correctement.

Conclusions : Aucun effet sur le fonctionnement des DAI n’a été observé jusque 0,9 kV/m, alors que des comportements anormaux ont été observés sous certaines conditions quand les niveaux excédaient 5,1 kV /m ; des dysfonctionnements semblent possibles dans un couloir de 11,5m de part et d’autre des lignes électriques 400 kV ou dans des conditions induisant des expositions excédant 5 kV/m. Un développement complémentaire de ce champ de recherche est nécessaire.

CARDIAC PACEMAKERS IN ELECTRIC AND MAGNETIC FIELDS OF 400-KV POWER LINES.
[Stimulateurs cardiaques et champs magnétiques des lignes 400kV]
Korpinen L, Kuisti H, Elovaara J, Virtanen V.
Pacing Clin Electrophysiol. 2012; 35: 422-430.

Le taux d’implantation des stimulateurs cardiaques (SC) par million d’habitants est élevé. Des études antérieures ont révélé des interférences des champs électromagnétiques sur les SC. Le but de cette étude est d’étudier les perturbations des SC à l’aide d’un modèle à forme humaine soumis à des champs électriques et magnétiques de lignes 400 kV.

Le modèle a été utilisé de la manière suivante: isolé du sol, mis à la terre par le pied gauche ou droite, mis à la terre par la main gauche ou droite.

Un des SC testés présentait de telles perturbations que la fonction de protection a été activée (rythme de 60 batt. par minute), lorsque le champ électrique était de 6.7 à 7.5 kV / m et le champ magnétique de 2.4 à 2.9 μT. L’électrode de ce SC était en configuration unipolaire. Dans la configuration bipolaire, le même SC n’était plus perturbé. Au cours de la période d’essai, les autres SC présentaient seulement des perturbations mineures ou pas de perturbation du tout. Quelques SC n’ont pas enregistré l’information de temps en raison de troubles mineurs. Dans de tels cas, il était impossible de lier les perturbations à l’exposition sous la ligne électrique.

Conclusion: Le champ électrique sous une ligne 400kV pourrait perturber les SC. Toutefois, un seul type de SC parmi les SC testés a montré des perturbations majeures et uniquement en configuration unipolaire. Le risque de perturbation n’est donc pas considéré comme élevé.

POSSIBLE INFLUENCES OF SPARK DISCHARGES ON CARDIAC PACEMAKERS.
[Influences possibles des décharges électriques sur les stimulateurs cardiaques.]
Korpinen L, Kuisti H, Tarao H, Virtanen V, Pääkkönen R, Dovan T, Kavet R.
Health Phys. 2016;110(1):1-10.

L’exposition aux décharges électriques peut se produire sous les lignes de transport à haute tension lorsqu’un objet conducteur (par exemple un véhicule) est soumis aux champs électriques générés par la ligne. L’objectif de cette étude était d’évaluer si ces expositions pourraient interférer avec le fonctionnement normal des pacemakers. L’expérience a consisté à implanter des pacemakers dans un modèle de taille humaine, puis à l’exposer aux décharges électriques. Un circuit a été conçu pour produire des décharges électriques entre deux électrodes sphériques placées au niveau de la main gauche du modèle. Le circuit a été réglé pour délivrer une seule décharge d’environ 10 µs par demi-cycle (toutes les 10 ms) avec un courant pic de 1,2-1,3 A, simulant ainsi les conditions sous une ligne électrique de 400 kV fonctionnant à 50 Hz. Les 29 pacemakers ont tous été testés en configuration unipolaire et 20 en configuration bipolaire avec 2 min d’exposition continue (un pacemaker a été exposé pendant 1 min).

Conclusions : Aucune interférence n’a été observée en mode bipolaire. Un appareil en configuration unipolaire a mal identifié des extrasystoles ventriculaires (plus de 400 battements / min) pendant 2 s. L’utilisation de la configuration unipolaire étant extrêmement rare pour les nouveaux implants, le risque d’interférence est minime. Il est recommandé de répliquer l’étude et, si la sécurité des sujets est assurée, de réaliser les tests sur des personnes.

IDIOPATHIC ENVIRONMENTAL INTOLERANCE ATTRIBUTED TO ELECTROMAGNETIC FIELDS (IEI-EMF) AND ELECTROSENSIBILITY (ES) – ARE THEY CONNECTED?
[Intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques et electrosensibilité – Sont-elles connectées?]
Köteles F, Szemerszky R, Gubányi M, Körmendi J, Szekrényesi C, Lloyd R, Molnár L, Drozdovszky O, Bárdos G.
Int J Hyg Environ Health. 2013; 216(3): 362-370.

La tendance à ressentir des symptômes déplaisants à proximité d’un appareil électrique en fonctionnement est appelée intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques (IEI – CEM). Les preuves d’une origine psychophysiologique du phénomène (par exemple la capacité de détection et les mécanismes de génération des symptômes) ne sont pas encore concluantes.

Vingt-neuf personnes se plaignant de IEI-CEM et 42 contrôles ont participé à l’étude de provocation. Les participants ont complété des formulaires (attentes des symptômes, amplification somatosensorielle,-SASS, sous-échelle des inquiétudes de santé liées aux radiations (modern health worries radiation – MHW-R), et ont tenté de détecter la présence d’un champ magnétique 50Hz de 0,5 mT au niveau de leur bras droit lors de 20 sessions consécutives de 1 min. La fréquence cardiaque était également enregistrée, et différents paramètres permettant d’évaluer la variabilité de la fréquence cardiaque (haute fréquence HF, rapport entre les basses fréquences et les hautes fréquences LF/HF, déviation standard de l’intervalle RR sur toute la période d’enregistrement SDNN) ont été calculés.

A l’aide de la méthodologie de la théorie de la détection du signal, les personnes IEI-CEM en comparaison aux contrôles ont montré des performances de détection moins liées à la chance (d’ différait seulement légèrement de 0, mais de manière statistiquement significative), et ils utilisent un critère significativement plus faible (β value) dans la décision de la présence ou non des CM. Les sessions de détection suivies d’une réponse correcte (accord quand le champ était présent, rejet en son absence) était caractérisées par des variations plus élevées du rythme cardiaque (indices SDNN et HF) que les périodes suivies par des erreurs (non détection ou fausses alarmes). Les attentes et l’affiliation au groupe IEI-CEM étaient des prédicteurs signifiants des symptômes rapportés après exposition. IEI-CEM était étroitement en relation avec les scores de MHW-R et SSAS.

Conclusion: la détection de CM pourrait être possible chez les personnes IEI-CEM jusqu’à un certain point. Bien qu’une sensibilité accrue aux CM puisse jouer un rôle dans le développement et/ou la persistance du phénomène d’IEI-CEM, les symptômes attribués aux CM semblent être principalement d’origine psychogénique.

INDIVIDUAL SUBJECT SENSITIVITY TO EXTREMELY LOW FREQUENCY MAGNETIC FIELD.
[Sensibilité individuelle des personnes aux champs magnétiques de fréquences extrêmement basses]
Legros A., Beuter A.
Neurotoxicology. 2006 ; 27 : 534-546.

Il est devenu important de spécifier le plus petit des effets des champs magnétiques (CM) de fréquence extrêmement basse (EBF) sur la physiologie de l’homme. Une difficulté réside dans le fait que certaines personnes semblent plus sensibles et plus réactives que d’autres à l’exposition aux CM. En conséquence, des différences intra et inter individus doivent être prises en compte lors de l’évaluation de tels effets. Comme montré dans une étude précédente, le tremblement d’attitude de l’homme est sensible à l’exposition aux CM. Mais les données individuelles n’ont pas été analysées en détail. Donc, le tremblement d’attitude de 24 sujets a été évalué en conditions « on » et « off » de CM-EBF selon un protocole d’exposition réelle ou simulée, en double aveugle. La direction des changements de tremblement a été analysée individuellement pour trois caractéristiques de tremblement. Les résultats indiquent que les sujets avec une amplitude de tremblement élevée semblent réagir de manière plus importante à l’exposition aux CM. Les champs magnétiques ont un effet instantané (entre les conditions « on » et « off ») et aussi retardé et persistant (entre les conditions réelles et simulées), mais les différences sont faibles. De plus, en raison de la variabilité intra et inter individus, aucune analyse statistique ne peut être faite. Toutefois, ces résultats ne montrent pas un effet potentiellement néfaste des CM 50 Hz, domestiques ou industriels, chez l’homme. Ils fournissent un point de départ pour orienter les études futures et devraient être pris en compte dans l’établissement de nouvelles limites d’exposition.

TRANSIENT EFFECT OF LOW-INTENSITY MAGNETIC FIELD ON HUMAN MOTOR CONTROL.
[Effet transitoire du champ magnétique de faible intensité sur le contrôle moteur humain.]
Legros A., Gaillot P., Beuter A.
Med Eng Phys. 2006.

Il n’y a pas de consensus sur comment les champs magnétiques (CM) de fréquences extrêmement basses (EBF) affectent les systèmes biologiques. Toutefois, cette information est cruciale dans l’établissement de nouvelles recommandations pour : (i) le nouveau design des appareils électroniques, (ii) les conditions de travail des travailleurs exposés (par exemple, les ouvriers de ligne), et, d’une manière générale (iii) les politiques de gestion du risque humain. Cette étude évalue les effets d’un champ magnétique sinusoïdal 50 Hz d’une intensité de 1000 microT centré au niveau de la tête sur le tremblement d’attitude de l’index, en utilisant la méthode d’analyse par ondelettes. En complément de la détection d’événements transitoires, sur les séries chronologiques de tremblement avec le champ magnétique, cette méthode a été utilisée pour évaluer les différences entre les conditions de champ on et off et entre l’exposition réelle et simulée selon un protocole contrebalancé. Les résultats indiquent que ni les événements transitoires, ni les effets de transition « off-on » ou « on-off » du CM n’étaient présents dans les séries chronologiques de tremblement d’attitude. Etonnamment, une diminution significative inattendue de la puissance moyenne des tremblements en fonction du temps a été notée au cours des 20 secondes d’enregistrement. De façon intéressante, cet effet était significativement plus prononcé en présence de champs magnétiques.

Conclusion: Ces résultats suggèrent un effet relaxant des champs magnétiques EBF sur le contrôle moteur résultant en une atténuation de l’intensité du tremblement d’attitude.

EFFECT OF A LOW INTENSITY MAGNETIC FIELD ON HUMAN MOTOR BEHAVIOR.
[Effet d’un champ magnétique de faible intensité sur le comportement moteur humain.]
Legros A., Beuter A.
Bioelectromagnetics 2005; 26(8): 657-669.

Les champs magnétiques (CM) d’extrêmement basse fréquence (EBF) sont omniprésents dans notre environnement moderne quotidien, mais leurs effets sur l’homme ne sont pas encore clairement établis. L’objectif de cette étude était de déterminer l’effet d’un CM 50 Hz 1000 microT centré au niveau de la tête, sur les micro déplacements de l’index. Vingt-quatre hommes recrutés parmi le personnel de la compagnie française d’électricité, Electricité de France (EDF) ont participé à l’expérience. Leurs tremblements d’attitude et dynamique ont été enregistrés dans les conditions suivantes : quatre conditions où le champ était présent, 4 conditions où le champ était coupé. Chacun a été testé pendant une séquence réelle et simulée. Les caractéristiques des tremblements de 8 positions statiques et 4 dynamiques ont été calculées à partir des séries temporelles enregistrées et9/02/12atistiques. Aucun effet du CM n’a été trouvé pour le tremblement en dynamique.

Concernant le tremblement d’attitude, la proportion d’oscillations dans les basses fréquences (entre 2 et 4 Hz) était plus élevée pendant les séquences d’exposition réelle que simulée (P<0.5). Ce résultat suggère que le CM pourrait avoir un effet subtil retardé sur le comportement humain, lequel est clairement non pathologique.

NEUROPHYSIOLOGICAL AND BEHAVIORAL EFFECTS OF A 60 HZ, 1,800 µT MAGNETIC FIELD IN HUMANS.
[Effets neurophysiologiques et comportementaux chez l’homme d’un champ magnétique 60Hz 1800µT.]
Legros A, Corbacio M, Beuter A, Modolo J, Goulet D, Prato FS, Thomas AW.
Eur J Appl Physiol. 2012; 112: 1751-1762.

L’objectif de cette étude est d’analyser les effets de l’exposition à un champ magnétique 60 Hz, 1800µT sur des aspects neurophysiologiques (EEG) et neuromoteurs (équilibre debout, mouvement volontaire et tremblement physiologique) chez l’homme à partir d’une procédure expérimentale unique. Bien que les résultats de cette étude suggèrent une diminution de l’équilibre debout sous exposition aux champs magnétiques, ainsi qu’une augmentation de l’amplitude des tremblements physiologiques dans la plage de fréquence associée à la contribution du système nerveux central, aucun effet d’exposition n’apparaît sur les autres paramètres étudiés (par exemple, l’EEG ou le contrôle moteur volontaire).

Conclusion: Ces résultats suggèrent que l’exposition à un champ magnétique 60Hz, 1800µT pendant 1h pourrait modifier le contrôle moteur involontaire chez l’homme, sans être détecté au niveau de l’activité électrique corticale.

EFFECTS OF A 60 HZ MAGNETIC FIELD EXPOSURE UP TO 3000 ΜT ON HUMAN BRAIN ACTIVATION AS MEASURED BY FUNCTIONAL MAGNETIC RESONANCE IMAGING.
[Effets de l’exposition aux champs magnétiques 60 Hz jusque 3000 mT sur l’activation du cerveau humain évaluée par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle.]
Legros A, Modolo J, Brown S, Roberston J, Thomas AW.
PLoS One. 2015;10(7):e0132024.

Des études ont montré que plusieurs aspects du système nerveux humain et de processus moteurs et cognitifs associés étaient modulés par les champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences (EBF, < 300 Hz). En raison de leur déploiement mondial, la fréquence des lignes à haute tension (60 Hz en Amérique du Nord) présente un intérêt particulier. Malgré d’intenses efforts de recherche ces dernières décennies, les effets potentiel des CM 60 Hz doivent encore être clarifiés, et les mécanismes sous-jacents compris.

Dans cette étude, les auteurs ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (fMRI) pour décrire les changements potentiels dans l’activation fonctionnelle du cerveau (tâches motrice et cognitive) après exposition à un CM 60 Hz. Tout d’abord, des résultats pilotes obtenus avec un premier ensemble de sujets (n=9) ont été utilisés pour démontrer la faisabilité technique en utilisant fMRI pour détecter les infimes variations de l’activation fonctionnelle du cerveau suite à l’exposition aux CM 60 Hz (1800 µT). Ensuite, une étude complète impliquant un plus grand groupe de sujets a testé l’activation du cerveau pendant (1) une tâche par tapotement des doigts (n=20) et (2) une tâche de rotation mentale (n=21) ; avant et après une exposition d’une heure à un CM 60 Hz 3000 µT. Les résultats indiquent des changements significatifs dans l’activation fonctionnelle du cerveau induite par les tâches suite à l’exposition. Toutefois, aucun impact sur les performances n’a été montré. Ces résultats illustrent l’intérêt d’utiliser fMRI pour identifier des changements dans l’activation fonctionnelle du cerveau induits par les CM, et suggèrent que l’exposition d’une heure à un CM 60 Hz 3000 µT peut moduler l’activité de régions spécifiques du cerveau après la période d’exposition (c.à.d. effets résiduels).

Conclusions: L’exposition aux CM 60 Hz 3000 µT pourrait moduler l’excitabilité corticale par modulation des processus de plasticité synaptique.

INFLUENCE OF ELECTRIC, MAGNETIC, AND ELECTROMAGNETIC FIELDS ON THE CIRCADIAN SYSTEM: CURRENT STAGE OF KNOWLEDGE.
[Influence des champs électriques, magnétiques et électromagnétiques sur le système circadien: Etat actuel des connaissances.]
Lewczuk B,Redlarski g, Zak A, Ziolkowska N, Przybylska-Gornowicz B, Krawczuk M.
Biomed Res Int. 2014:169459.

Les résultats des études sur les effets des champs électriques, magnétiques et électromagnétiques sur la sécrétion de mélatonine et de cortisol et sur le sommeil sont largement contradictoires. Les données défavorables en relation avec l’influence de ces facteurs physiques sur la sécrétion des deux hormones “circadiennes” ont été obtenues dans tous les groupes investigués, incluant les études épidémiologiques, les études sur des volontaires et les études sur des animaux. De plus, des études in vitro sur la glande pinéale de rongeurs ont également apporté des résultats non reproductibles. Les sources de divergences restent inconnues; toutefois, des facteurs comme une estimation inappropriée de l’exposition, des interférences avec d’autres facteurs comme la lumière et la prise de médicaments, des différences dans la phase du rythme circadien soumise à l’exposition et la variabilité individuelle à la sensibilité aux champs électromagnétiques méritent d’être pris en compte avec attention. L’idée que certains individus pourraient être plus sensibles que d’autres aux champs électromagnétiques, en raison de caractéristiques génétiques et/ ou de l’état de santé, semble intéressante et devrait faire l’objet d’études ultérieures. Il est important de souligner que des résultats incohérents ont aussi été obtenus dans les études analysant d’autres effets des champs électriques, magnétiques et électromagnétiques sur l’organisme, incluant leur action promoteur de tumeurs.

Conclusions: A la lumière de la littérature existante, l’hypothèse d’une perturbation de la sécrétion de mélatonine, comme l’un des principaux facteurs responsables des effets cancérigènes des champs électriques, magnétiques ou électromagnétiques, n’est pas confirmée par les données épidémiologiques et expérimentales. Par conséquent, cette hypothèse doit être actuellement considérée comme non vérifiée.

THE CARDIOVASCULAR RESPONSE TO AN ACUTE 1800-MICROT, 60-HZ MAGNETIC FIELD EXPOSURE IN HUMANS.
[Réponse cardiovasculaire à une exposition aigüe à un champ magnétique 60 Hz d’une intensité de 1800 microT.]
McNamee DA, Corbacio M, Weller JK, Brown S, Prato FS, Thomas AW, Legros AG.
Int Arch Occup Enviro n Health. 2010; 83: 441-454.

Précédemment, la littérature publiée a suggéré un effet des champs magnétiques (CM) de fréquence extrêmement basse (EBF) sur la fréquence cardiaque (FC) et sur la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC). La réponse combinée de la microcirculation et de la macrocirculation lors de l’exposition au CM EBF n’a pas encore été étudiée chez l’homme. Cette étude analyse les effets d’une exposition d’1h à un CM 60 Hz d’une intensité de 1800 microT sur la microcirculation humaine (représentée dans cette étude par la perfusion sanguine de la peau), la FC, la VFC de haute et de basse fréquences. Cinquante-huit volontaires ont été recrutés pour participer à cette étude double-aveugle, contrebalancée, composée de deux séances d’exposition (réelle et fictive), à des jours différents. Chaque séance incluait 4 blocs consécutifs de mesures, séparés par 15 min de repos, permettant la mesure des effets cumulés et rémanants du CM. Des ANOVAs intrasujets ont été menées pour chaque paramètre mesuré. Une diminution de la perfusion sanguine de la peau et de la FC, et une diminution de la VFC ont été observées selon les périodes de test (p < 0.05). Aucune interaction entre séance et période de test n’a été trouvée pour aucun des paramètres cardiovasculaires, ce qui aurait suggéré un effet du CM (p > 0.05). Une interaction entre séance et période de test (p < 0.001) et un effet d’ordre d’exposition au CM (exposition fictive ou réelle lors de la première séance, p < 0.05) a été observée pour la température de la surface de la peau.

Conclusions: Le CM utilisé dans cette étude n’affecte pas les paramètres cardiovasculaires. Bien qu’une explication alternative sur le pourquoi de la diminution de la température lors de l’exposition simulée et non lors de l’exposition réelle ait été avancée, la possibilité d’un effet des MF ne peut être exclue.

THE RESPONSE OF THE HUMAN CIRCULATORY SYSTEM TO AN ACUTE 200-µT, 60-HZ MAGNETIC FIELD EXPOSURE.
[La réponse du sytème circulatoire humain à une exposition aigue à un champ magnétique 60Hz de 200µT]
McNamee DA, Corbacio M, Weller JK, Brown S, Stodilka RZ, Prato FS, Bureau Y, Thomas AW, Legros AG.
Int Arch Occup Environ Health 2011; 84: 267-277.

Une récente recherche des auteurs sur les effets d’une exposition aux champs magnétiques (CM) de fréquences extrêmement basses (EBF) sur la fréquence cardiaque humaine (FC), la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) et la perfusion sanguine cutanée n’a pas permis de mettre en évidence des effets de l’exposition à un CM 60Hz de 1800µT. Les recherches de ce groupe sur des rats ont toutefois suggéré une réponse microcirculatoire d’une exposition à un CM 60Hz de 200µT. L’étude pilote présentée ici analyse les effets d’une exposition d’une heure à un CM 60Hz de 200µT sur la circulation humaine. La microcirculation (perfusion sanguine cutanée) et la FC ont été mesurées à l’aide d’un laser Doppler. La pression artérielle moyenne a été enregistrée à l’aide d’un système non invasif de mesure de la pression sanguine.

Dix volontaires ont été recrutés pour prendre part à cette étude simple aveugle composée de deux sessions de tests (exposition réelle et simulée) administrées lors de deux jours différents. Chacune des sessions comprend 4 périodes de mesures consécutives séparées par une période de repos, permettant l’évaluation des effets cumulatifs et résiduels du CM.

Une analyse de variance intra-sujet n’a pas mis en évidence d’interaction pour aucun des paramètres, ce qui aurait suggéré un effet du CM (p>0.05). La perfusion, le FC, la température de la peau diminuait au fur et à mesure du déroulement des tests.

Conclusions: Le CM utilisé dans cette étude n’affecte pas la perfusion, la FC ni la pression sanguine artérielle. La perfusion et la FC tendaient à diminuer au cours du temps, de manière similaire à ce qui avait été observé dans des résultats antérieurs, mais cette diminution a été associée à la combinaison de l’inactivité (diminution des températures corporelles) et d’un éveil physiologique réduit.

HUMAN EXPOSURE TO POWER FREQUENCY MAGNETIC FIELDS UP TO 7.6 MT: AN INTEGRATED EEG/FMRI STUDY.
[Exposition humaine aux champs magnétiques à la fréquence du réseau jusque 7,6 mT : une étude intégrée EEG/fMRI.]
Modolo J, Thomas AW, Legros A.
Bioelectromagnetics. 2017 Jun 19.

Les auteurs ont évalué les effets des champs magnétiques (CM) à la fréquence du réseau (60 Hz en Amérique du Nord) chez des humains en utilisant simultanément l’électroencéphalographie (EEG) et l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (fIRM). Vingt-cinq participants ont été recrutés dans une étude pseudo double aveugle impliquant des expositions réelles ou simulées à des CM 60 Hz sinusoïdaux générés par une bobine de gradient d’un scanner IRM selon deux protocoles : (i) 10 expositions de 10s à 3 mT (ii) 100 expositions de 2s à 7,6 mT.

La puissance spectrale occipitale a été calculée dans la bande des fréquences des ondes alpha (8-12 Hz, rapportée comme étant les fréquences les plus sensibles à l’exposition aux CM dans la littérature) avec/sans exposition. L’activation fonctionnelle du cerveau a été étudiée à l’aide du signal « dépendant du niveau d’oxygène sanguin » (acronyme BOLD en anglais pour « blood oxygen level-dependent », inversement corrélé à la puissance dans la bande alpha). Aucun effet significatif n’a été détecté sur la puissance alpha occipital pendant ou après l’exposition dans les conditions d’exposition étudiées. Conformément aux résultats de l’EEG, aucun effet n’a été observé sur les cartes BOLD dans aucune des régions du cerveau. Ces résultats suggèrent que l’exposition aiguë (2-10 s) aux CM 60 Hz de 3 à 7,6 mT (30 000 à 76 000 fois supérieurs à la moyenne des niveaux d’exposition de la population pour le CM 60 Hz) n’induit pas de changements détectables dans les signaux EEG ou BOLD.

Conclusions : Combinés avec les études précédentes dans lesquelles des effets étaient observés au niveau du signal BOLD après 1h d’exposition à 3 mT (CM 60 Hz), ces résultats suggèrent que l’exposition aux CM < 10 mT pourrait nécessiter des durées prolongées d’exposition pour induire des effets détectables.

ELECTROMAGNETIC INTERFERENCE WITH IMPLANTABLE CARDIOVERTER-DEFIBRILLATORS AT POWER FREQUENCY: AN IN VIVO STUDY.
[Interférence électromagnétiques à la fréquence du réseau avec des défibrillateurs automatiques implantables: une étude in vivo.]
Napp A, Joosten S, Stunder D, Knackstedt C, Zink M, Bellmann B, Marx N, Schauerte P, Silny J.
Circulation. 2014; 129(4):441-450.

Le nombre de défibrillateurs automatiques implantables (DAI) pour la prévention de la mort subite d’origine cardiaque continue d’augmenter. Compte tenu de la complexité technologique des DAI, il est d’une importance cruciale d’identifier et contrôler d’éventuelles interférences électromagnétiques nocives entre les différentes sources de champs électromagnétiques et les DAI dans la vie quotidienne et les environnements professionnels.

Les seuils d’interférence de 110 patients avec DAI (DAI à 1, 2 ou 3 chambres) ont été évalués dans un environnement de test spécialement développé pour l’expérience. Les patients ont été exposés à des champs électriques et/ou magnétiques 50 Hz, d’intensité d’un maximum de 30 kV/m et 2,55 mT. Les tests ont été menés en tenant compte des conditions les moins favorables, incluant une sensibilité maximale de l’appareil ou une inspiration complète. Avec les appareils en mode sensibilité nominale, les DAI de 91 patients (83%) n’ont pas été affectés. Cinq des 110 DAI ont montré des pertes transitoires dans la précision de la détection au niveau ventriculaire droit, alors que 14 sur les 31 (45%) appareils à deux ou trois chambres ont montré des erreurs de détection au niveau auriculaire droit. Avec les appareils en mode sensibilité maximale, aucune interférence n’a été détectée chez 71 patients (65%) dans les limites testées, tandis que 20 sujets sur 110 (18%) ont rencontré des perturbations au niveau du ventricule droit et 19 sujets sur 31 (61%) des perturbations de l’oreillette droite.

Conclusions : Les champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences de la vie de tous les jours ne perturbent pas les capacités de détection des DAI. Toutefois, des champs électromagnétiques 50 Hz élevés, présents dans certains environnements professionnels, pourrait causer des détections inappropriées, pouvant potentiellement entraîner des détections erronées d’arythmies auriculaires ou ventriculaires. Quand les interférences au niveau de l’oreillette droite et du ventricule droit sont comparées, la sonde auriculaire est plus sensible aux champs électromagnétiques.

LOW INTENSITY MAGNETIC FIELD INFLUENCES SHORT-TERM MEMORY: A STUDY IN A GROUP OF HEALTHY STUDENTS.
[Un champ magnétique de faible intensité influence la mémoire à court terme: une étude dans un groupe d’étudiants en bonne santé.]
Navarro EA, Gomez-Perretta C, Montes F.
Bioelectromagnetics. 2016;37:37-48.

Cette étude cherche à comprendre si un stimulus magnétique externe (2 kHz et environ 0,1 µT appliqué près du cortex frontal) influence la mémoire de travail, la perception, la décision binaire, l’exécution motrice et l’attention soutenue chez les hommes. Un stimulus magnétique et un stimulus contrôle ont été appliqués des deux côtés de la tête (cortex frontal proche de l’aire temporo-pariétale) chez de jeunes hommes en bonne santé (n=65) alors qu’ils exécutaient le test de balayage de Sternberg (Sternberg’s memory scanning task). Un changement significatif du temps de réaction a été relevé. Les temps enregistrés pour la perception, l’attention soutenue et l’exécution motrice était plus faibles chez les sujets exposés (P<0,01). Toutefois, le temps employé dans la décision binaire augmente chez les sujets exposés.

Conclusions : il semble qu’une exposition de faible intensité à une fréquence de 2 kHz modifie la mémoire de travail à court terme, ainsi que la perception, la décision binaire, l’exécution motrice et l’attention soutenue.

ODOR AND NOISE INTOLERANCE IN PERSONS WITH SELF-REPORTED ELECTROMAGNETIC HYPERSENSITIVITY.
[Intolérance aux odeurs et aux bruits de personnes présentant une hypersensibilité électromagnétique auto-rapportée.]
Nordin S, Neely G, Olsson D, Sandström M.
Int J Environ Res Public Health. 2014; 11(9):8794-8805.

Le manque de confirmation des symptômes attribués aux champs électromagnétiques (CEM) et déclenchés par l’exposition aux CEM a mis en évidence le rôle des facteurs individuels. Des observations antérieures ont relevé une intolérance à d’autres types d’expositions environnementales chez les personnes présentant une hypersensibilité électromagnétique (EHS). Cette étude a évalué les différences dans l’intolérance aux odeurs et aux bruits de personnes EHS et de contrôles sains par l’utilisation des questionnaires et des données globales de l’Echelle de sensibilité chimique (Chemical Sensitivity Scale (CSS)) et l’Echelle de sensibilité aux bruits (Noise Sensitivity Scale (NSS)). Le groupe EHS a présenté des scores significativement plus élevés que les contrôles aux deux échelles. Les coefficients de corrélation entre les scores CSS et NSS) se situent entre 0,6 et 0,65.

Conclusions: Ces résultats suggèrent une association entre l’EHS et l’intolérance aux bruits et aux odeurs, encourageant des analyses ultérieures des facteurs individuels pour comprendre les symptômes en relation avec les CEM.

EFFECTS OF 50 HZ MAGNETIC FIELD EXPOSURE ON HUMAN HEART RATE VARIABILITY WITH PASSIVE TILTING.
[Effets de l’exposition aux champs magnétiques 50 Hz sur la variabilité cardiaque de l’homme avec inclinaison passive.]
Sait M.L., Wood A.W., Kirsner R.L.
Physiol Meas. 2006; 27 : 73-83.

La question de savoir si les champs magnétiques à la fréquence industrielle à des niveaux susceptibles d’être rencontrés au niveau professionnel peut avoir un effet sur le rythme cardiaque reste controversée. Parce que les effets rapportés sur la fréquence cardiaque (FC) sont très faibles, les procédures destinées à modifier l’équilibre vagosympathique d’une manière contrôlée devraient permettre une plus grande capacité à identifier des changements subtils en relation avec les champs, s’ils existent. Les auteurs ont analysé la FC et les indices spectraux de variabilité de la fréquence cardiaque (VFC) chez 20 volontaires soumis à une inclinaison de 60° à partir de la position couchée, tête en haut. La procédure d’inclinaison a été réalisée sous deux conditions : la première, avec champ (28 microT en résultante, polarisé circulairement) et la seconde, simulée, en double aveugle. Les sujets devaient respirer régulièrement en phase avec un signal sonore émis toutes les 2.5 secondes.

Conclusion: bien que des changements significatifs anticipés de FC et de haute fréquence (HF), basse fréquence (BF) et du ratio BF/HF (transformé en logarithme) apparaissent avec l’inclinaison, il n’y a pas de différence significative entre les mesures correspondantes réalisées avec exposition et sans exposition (respectivement ratio BF/HF 0.94+/-0.19 et 0.95+/-0.2 avec et sans champ). Il n’y a pas d’indication d’une altération du spectre en relation avec les champs quand la période suivant l’inclinaison était divisée en 3 périodes de 256 secondes.

CELLULAR EFFECTS OF EXTREMELY LOW FREQUENCY (ELF) ELECTROMAGNETIC FIELDS.
[Effets cellulaires des champs électromagnétiques de fréquences extrêmement basses (EBF)]
Santini MT , Rainaldi G , Indovina PL .
Int J Radiat Biol. 2009;85(4):294-313.

Les domaines majeurs de recherche qui ont étudiés, ces 50 dernières années, l’impact des champs électromagnétiques de fréquences extrêmement basses (EBF) sur les systèmes vivants sont discutés. Plus précisément, les études sélectionnées exploraient le rôle de ces champs sur le cancer, leurs effets sur l’immunité et les cellules nerveuses, l’influence positive de ces champs EBF sur les os et les cellules nerveuses, sur la cicatrisation et la maladie d’ischémie/reperfusion.

Conclusions: La littérature indique qu’il n’existe pas encore d’accord global sur les effets néfastes exacts des champs EBF, sur les mécanismes physiques qui sous-tendraient ces effets ou à quel point ces effets pourraient être dangereux pour l’homme. Néanmoins, la majorité des études expérimentales in vitro indiquent que les champs EBF induisent de nombreux types de changement au niveau cellulaire. Il n’est actuellement pas possible de certifier que les perturbations observées au niveau cellulaire peuvent ou non être directement extrapolées à des effets négatifs sur l’homme. Toutefois, la myriade d’effets que les champs EBF ont sur les systèmes biologiques ne devrait pas être ignorée lors de l’évaluation des risques de ces champs pour l’homme et en conséquence, aussi lors de la mise en place d’une législation appropriée pour sauvegarder le public en général et les travailleurs professionnellement exposés. Par rapport aux effets positifs de ces champs, mener des recherches complémentaires sur leur efficacité dans les protocoles thérapeutiques ne devrait pas non plus être négligé.

ACUTE EXPOSURE TO 50-HZ MAGNETIC FIELDS INCREASES INTERLEUKIN-6 IN YOUNG HEALTHY MEN.
[L’exposition aigue aux champs magnétiques 50Hz augmente l’interleukine-6 chez des jeunes hommes en bonne santé]
Selmaoui B, Lambrozo J, Sackett-Lundeen L, Haus E, Touitou Y.
J Clin Immunol. 2011; 31: 1105-1111.

Certaines études épidémiologiques ont suggéré que les champs magnétiques de fréquences extrêmement basses pourraient jouer un rôle sur la santé humaine et, en particulier que l’incidence de certains types de cancer pourrait augmenter chez les personnes vivant ou travaillant dans des environnements exposés à de tels champs. Cette étude fait partie d’une plus large étude que nous avons menée chez l’homme. L’étude reprise ici a été construite afin de vérifier les effets possibles d’une exposition aigue aux CM 50Hz (10µT) sur la production d’interleukine 1 beta (IL-1 ß ), interleukine 2 (IL-2), interleukine 6 (IL-6), l’antagoniste du récepteur interleukine-1 (IL-1RA), et le récepteur interleukine-2 (IL-2R). Trente-deux jeunes hommes (entre 20 et 30 ans) ont été séparés en deux groupes (exposition simulée ou groupe contrôle et groupe exposé) de 16 sujets. Tous les hommes ont participé à deux expériences de 24h pour évaluer les effets de deux expositions continue et intermittente (1 h « off » et 1 h « on » avec le champ « on » ou « off » toutes les 15 s) à des champs magnétiques linéairement polarisés. Les sujets ont été exposés aux champs magnétiques de 23 :00 à 08 :00 en position couchée. Les échantillons sanguins ont été collectés pendant chacune des sessions à 11:00, 17:00, 22:00, 01:00, 04:00, 06:00, et 08:00.

Conclusion: les résultats ont montré que l’exposition aux champs magnétiques 50Hz (10µT) augmente significativement IL-6 quand les sujets étaient exposés à un champ magnétique intermittent. Toutefois, aucun effet n’a été observé sur IL-1 ß , IL-2, IL-1RA, et IL-2R.

STUDY OF THE FREQUENCY PARAMETERS OF EEG INFLUENCED BY ZONE-DEPENDENT LOCAL ELF-MF EXPOSURE ON THE HUMAN HEAD.
Shafiei SA, Firoozabadi SM, Rasoulzadeh Tabatabaie K, Ghabaee M.
Electromagn Biol Med. 2012; 3:112-121.

Il a été rapporté que des sujets humains exposés à des champs électromagnétiques présentent des changements dans les signaux EEG à la fréquence de stimulation. L’objectif de cette étude était d’exposer localement aux champs magnétiques de fréquences extrêmement basses différentes parties du cerveau et d’analyser les altérations du spectre EEG à la fréquence de stimulation. Le spectre EEG de puissance relative a été évalué aux fréquences 3, 5, 10, 17, et 45 Hz aux points T4, T3, F3, Cz et F4, respectivement, lorsque ces points étaient exposés aux champs magnétiques à des fréquences semblables et à une intensité de 100 μT.

Conclusion: Les résultats des tests t appariés ont montré que la valeur de puissance de l’EEG n’est pas significativement modifiée par la fréquence de stimulation (p<0.05). De plus, des changements significatifs dans les différentes bandes EEG causées par l’exposition locale aux CM-EBF ont été observés.

INVESTIGATION OF EEG CHANGES DURING EXPOSURE TO EXTREMELY LOW-FREQUENCY MAGNETIC FIELD TO CONDUCT BRAIN SIGNALS.
[Investigation des changements des signaux EEG pendant des expositions thérapeutiques aux champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences]
Shafiei SA, Firoozabadi SM, Tabatabaie KR, Ghabaee M.
Neurol Sci. 2014; 35(11):1715-1721.

Il existe des études qui confirment l’effet des champs magnétiques (CM) sur les signaux du cerveau et certains troubles psychologiques tels que maux de tête, migraine et dépression. Le but de cette étude était d’étudier les changements dans le spectre de l’EEG lors d’expositions thérapeutiques (traitement de certains troubles psychologiques) à diverses fréquences extrêmement basses (CM-EBF) dans le but d’étudier de nouveaux protocoles de traitement. En outre, les effets réguliers ont été étudiés en augmentant l’intensité des CM-EBF. Par conséquent, le spectre d’EEG a été évalué aux points T4, T3, F3, F4, et CZ, et tous les points ont été exposés à des CM de fréquences 45, 17, 10, 5 et 3 Hz, séparément. L’intensité du CM était de 0, 100, 240, ou 360 µT en quatre sessions. Des changements importants ont été observés dans différentes bandes de l’EEG par l’exposition aux CM-EBF en différents points du cerveau (P<0,05). Certaines expositions aux CM ont diminué la bande alpha des zones frontale et centrale dans l’état ‘yeux fermés’. Sur la base des conclusions de cette étude, certains protocoles peuvent être conçus en utilisant une combinaison de différentes expositions aux CM pour obtenir des signaux qui seront évalués cliniquement.

ELECTROMAGNETIC FIELDS AND THE BLOOD-BRAIN BARRIER.
[Les champs électromagnétiques et la barrière hémato-encéphalique.]
Stam R.
Brain Res Rev. 2010; 65(1): 80-97.

La barrière hémato-encéphalique des mammifères (BHE) est composée de cellules endothéliales, reliées par des jonctions serrées, de péricytes attenant et d’une matrice extracellulaire. Elle aide au maintien d’un environnement extracellulaire hautement stable, nécessaire à une transmission synaptique efficace et protège le tissu nerveux des blessures. Une augmentation de sa perméabilité normalement faible aux molécules hydrophiles et chargées pourrait être préjudiciable. Les méthodes d’évaluation de la perméabilité de la BHE comprennent la coloration histologique de molécules marqueurs dans des coupes de cerveau et la mesure de la concentration de molécules marqueurs dans le sang et le tissu cérébral. Leurs avantages et inconvénients sont discutés.

L’exposition à des niveaux de champs électromagnétiques (CEM) radiofréquences qui augmente la température du cerveau de plus de 1 ° C peut augmenter de manière réversible la perméabilité de la BHE aux macromolécules.

La plupart des preuves expérimentales ne mettent pas en avant un effet «non-thermique» des champs de radiofréquences à des fréquences micro-ondes et de téléphone mobile sur la perméabilité de la BHE. Les indications d’un effet des CEM générés par imagerie par résonance magnétique sur la perméabilité est contradictoire et les conclusions sont entravées par les facteurs de confusion potentiels et l’exposition simultanée à différents types et fréquences des champs électromagnétiques. La littérature sur les effets des champs électromagnétiques de basses fréquences, qui ne provoquent pas d’échauffement des tissus, sont rares et ne permettent pas encore de conclusions sur les modifications de la perméabilité. Les études sur l’effet potentiel de l’exposition aux CEM sur la perméabilité de la BHE chez l’homme sont pratiquement absentes.

Les études futures de la perméabilité devraient se concentrer sur les effets des basses fréquences et les effets chez l’homme. Des précautions doivent être prises pour éviter les limitations méthodologiques des études antérieures et pour déterminer la pertinence physiopathologique de tout changement constaté.

ATTRIBUTION-BASED NOCEBO EFFECTS. PERCEIVED EFFECTS OF A PLACEBO PILL AND A SHAM MAGNETIC FIELD ON COGNITIVE PERFORMANCE AND SOMATIC SYMPTOMS.
[Effets nocebo basés sur l’attribution. Effets perçus d’un médicament placebo et d’un champ magnétique simulé sur les performances cognitives et les symptômes somatiques.]
Szemerszky R, Dömötör Z, Berkes T, Köteles F.
Int J Behav Med. 2016; 23(2):204-213.

Les effets négatifs non spécifiques (nocebo) des médicaments et des champs électromagnétiques sont souvent décrits comme les résultats d’attribution erronée. Cette étude visait à trouver des preuves empiriques étayant cette théorie.

Les participants ont rempli des questionnaires évaluant les soucis de santé modernes, l’anxiété pour la santé et l’amplification somatosensorielle, ont été assignés à l’une des trois conditions (pilule placebo avec information tranquillisante, champ magnétique simulé et contrôle) et ont complété une tâche de vigilance de 14 min. Les changements dans l’excitation physiologique (fréquence cardiaque, variabilité du rythme cardiaque et conductance de la peau) et les symptômes signalés ont également été mesurés. Enfin, les attributions causales concernant la performance cognitive et les symptômes signalés ont été évaluées.

Aucune augmentation dans le report de symptômes et l’excitation physiologique n’a été mesurée dans les deux groupes d’intervention. Un effet négatif perçu sur la performance cognitive a été attribué aux deux conditions simulées, et les attributions étaient liées aux soucis de santé modernes. Une proportion des symptômes rapportés a été attribuée à la pilule placebo, mais pas au champ magnétique simulé. Les attributions de symptômes n’étaient pas liées aux variables psychologiques évaluées.

Conclusions : Un état physiologique excité n’est pas nécessaire dans le processus d’attribution causale automatique. Les effets négatifs attribués aux médicaments et aux facteurs environnementaux peuvent être considérés comme des effets secondaires inévitables du fonctionnement cognitivo-émotionnel humain ; Ils pourraient être atténués, mais ne peuvent pas être complètement éradiqués.

POLLUTED PLACES OR POLLUTED MINDS? AN EXPERIMENTAL SHAM-EXPOSURE STUDY ON BACKGROUND PSYCHOLOGICAL FACTORS OF SYMPTOM FORMATION IN ‘IDIOPHATIC ENVIRONMENTAL INTOLERANCE ATTRIBUTED TO ELECTROMAGNETIC FIELDS’.
[Lieux pollués ou esprits pollués? Une étude expérimentale exposés-non exposés dans un contexte de facteurs psychologiques de développement de symptômes liés à « l’intolérance idiopathique environnementale attribuée aux champs électromagnétiques ».]
SZEMERSZKY R, KÖTELES F, LIHI R, BÁRDOS G .
Int J Hyg Environ Health. 2010; 213: 387-394.

« L’intolérance idiopathique environnementale attribuée aux champs électromagnétiques (IEI-CEM) » renvoie à la perception de symptômes subjectifs pendant ou après l’exposition à des CEM. Jusqu’ici, il n’a pas été possible de prouver que l’IEI-CEM était une entité biologique et les indications se sont accumulées pour appuyer le rôle d’un effet nocebo dans ce phénomène. Les deux objectifs de cette étude étaient de démontrer le rôle significatif de l’effet nocebo dans les symptômes physiques rapportés lors de l’exposition aux CEM à la fréquence de 50 Hz, ainsi que d’explorer certains facteurs psychologiques qui pourraient prédisposer à l’IEI-CEM.

Quarante étudiants universitaires volontaires ont complété une batterie de questionnaires psychologiques (attentes, IEI-CEM, anxiété état – STAI-S, optimisme naturel – LOT-R, somatisation – PHQ-15, amplification somatosensorielle – SSAS) avant et des checks-lists de symptômes physiques pendant des expositions simulées à des CEM respectivement de faibles et de fortes intensités. Les participants devaient également dire dans quelle mesure ils avaient perçus la présence des CEM présumés.

Les participants ayant des scores élevés d’IEI-CEM s’attendaient et décrivaient plus de symptômes. La suggestion d’une exposition à des CEM d’intensité plus élevée donnait lieu à des scores plus importants de symptômes et à des perceptions plus élevée des CEM en comparaison à une exposition d’intensités plus faibles. Les scores des symptômes décrits étaient préalablement prédits par des scores de somatisation, alors que l’auto-évaluation de l’IEI-CEM était prédite par les scores d’amplification somatosensoriels.

Conclusion: Les résultats confirment l’effet nocebo considérable dans les reports de symptômes en relation avec les CEM 50Hz. IEI-CEM semble se développer via un cercle vicieux de facteurs psychosociaux, tels que l’augmentation de la perception du risque et les attentes, l’auto-évaluation, la somatisation, l’amplification somatosensorielle, la mis en causalité et la mauvaise attribution.

TESTING OF COMMON ELECTROMAGNETIC ENVIRONMENTS FOR RISK OF INTERFERENCE WITH CARDIAC PACEMAKER FUNCTION.
[Evaluation du risque d’interférence d’environnements électromagnétiques habituels avec le fonctionnement de pacemakers cardiaques.]
Tiikkaja M, Aro AL, Alanko T, Lindholm H, Sistonen H, Hartikainen JE, Toivonen L, Juutilainen J, Hietanen M.
Saf Health Work. 2013; 4(3):156-159.

Les stimulateurs cardiaques sont connus pour être sensibles aux champs électromagnétiques intenses (CEM). Les auteurs ont étudié in vivo l’apparition d’interférences électromagnétiques sur des stimulateurs cardiaques plongés dans un environnement comprenant des sources habituelles de champs électromagnétiques.

Onze bénévoles ayant un stimulateur cardiaque ont été exposés à des champs électromagnétiques produits par deux stations de base de téléphonie mobile, un train de banlieue alimenté électriquement, et une ligne aérienne de transport à haute tension. Tous les stimulateurs cardiaques ont été programmés selon les paramètres cliniques normaux avec configurations de détection et de stimulation bipolaires.

Aucun des stimulateurs cardiaques n’a connu d’interférence dans aucune de ces situations d’exposition. Cependant, il est souvent difficile de savoir si oui ou non des champs électromagnétiques intenses existent dans divers milieux de travail, et une évaluation du risque individuel est donc nécessaire.

Conclusion: Les stimulateurs modernes sont bien protégés contre les champs électromagnétiques externes, et les travailleurs avec pacemaker peuvent le plus souvent retourner à leur travail après l’opération. Cependant, une évaluation appropriée des risques reste nécessaire après l’implantation d’un stimulateur cardiaque, un changement de son générateur, ou une modification importante de ses paramètres de programmation.

TESTING OF COMMON ELECTROMAGNETIC ENVIRONMENTS FOR RISK OF INTERFERENCE WITH CARDIAC PACEMAKER FUNCTION.
[Environnements électromagnétiques communs et risque d’interférence avec des stimulateurs cardiaques.]
Maria Tiikkaja, Aapo L. Aro, Tommi Alanko, Harri Lindholm, Heli Sistone, Juha E.K. Hartikainen, Lauri Toivonen, Jukka Juutilainen, Maila Hietanen.
Safety and Health at Work 2013;4(1):156-159.

Les stimulateurs cardiaques sont connus comme étant sensibles aux champs électromagnétiques (CEM) d’intensité élevée. Cette étude in vivo analyse la survenue d’interférences causées par des sources environnementales communes de CEM.

Onze volontaires avec pacemaker ont été exposés à des CEM générés par 2 stations de base de téléphonie mobile, un train alimenté électriquement et une ligne à haute tension de transport de l’électricité. Tous les pacemakers étaient configurés selon des paramètres normaux avec détection et stimulation bipolaire.

Aucun des pacemakers n’a connu d’interférence dans les situations mentionnées. Toutefois, l’intensité des CEM n’étant pas toujours bien identifiée dans les divers environnements professionnels, une évaluation des risques au cas par cas est nécessaire.

Conclusion: les stimulateurs cardiaques modernes sont bien protégés contre les CEM externes, et les porteurs d’un pacemaker peuvent le plus souvent reprendre leurs anciennes fonctions dans les entreprises après l’opération. Toutefois, une évaluation appropriée des risques est malgré tout nécessaire après l’implantation d’un stimulateur cardiaque, un changement de son générateur, ou une modification majeure de ses paramètres de programmation.

INTERFERENCE OF LOW FREQUENCY MAGNETIC FIELDS WITH IMPLANTABLE CARDIOVERTER-DEFIBRILLATORS.
[Interférence des champs magnétiques basses fréquences sur les défibrillateurs cardiaques implantables.]
Tiikkaja M, Alanko T, Lindholm H, Hietanen M, Toivonen L, Hartikainen J.
Scand Cardiovasc J. 2012; 46:308-314.

Dix-sept défibrillateurs cardiaques (DAI) ont été exposés à des champs magnétiques d’intensités différentes, produits par un système de bobines Helmholtz. Des formes d’ondes sinusoïdales, à impulsion et carrées dans des gammes de fréquences allant de 2 Hz à 1 kHz ont été utilisés.

Le mauvais fonctionnement des DAI est survenu sur 11 des 17 DAI testés. Les chercheurs ont relevé des détections erronées de tachycardie ventriculaire (6/17 DAI) et de fibrillation ventriculaire (3/17 DAI), des erreurs de détection de tachycardie auriculaire (4/6 DAI avec double chambre) et de tachycardie survenant au cours des périodes réfractaires auriculaires ou ventriculaires (1/17 DAI). Dans la plupart des cas, aucune interférence n’est survenue à des niveaux de champs magnétiques inférieurs aux limites de sécurité en milieu professionnel (ICNIRP, 2010). Néanmoins, certaines fréquences utilisant des ondes sinusoïdales ou en pente ou carrées interféraient avec certains DAI à des niveaux inférieurs aux limites.
Aucune interférence électromagnétique (IEM) n’a été relevée pour aucun des DAI dans les limites d’exposition du public préconisées par l’ICNIRP.

Conclusion: L’évaluation des IEM devrait faire partie de l’évaluation des risques d’un employé après la pose d’un DAI. L’évaluation des risques devrait prendre en compte les intensités des champs magnétiques, les fréquences et les formes d’ondes.

EXPERIMENTAL STUDY ON MALFUNCTION OF PACEMAKERS DUE TO EXPOSURE TO DIFFERENT EXTERNAL MAGNETIC FIELDS.
[Etude expérimentale sur le dysfonctionnement des pacemakers lors de l’exposition à des champs magnétiques externes.]
Tiikkaja M, Alanko T, Lindholm H, Hietanen M, Hartikainen J, Toivonen L.
J Interv Card Electrophysiol. 2012; 34: 19-27.

Le dysfonctionnement des stimulateurs cardiaques lors de l’exposition aux champs magnétiques peut entraîner de graves problèmes dans certains environnements de travail. L’objectif de cette étude était d’obtenir les seuils d’interférence aux champs magnétiques de plusieurs modèles de pacemakers fréquemment utilisés.

Les auteurs ont analysé 16 pacemakers de 3 fabricants différents avec une gamme de fréquences allant de 2 à 1000 Hz, utilisant des formes d’ondes sinusoïdales, pulsées, en pente et carrées. Les champs magnétiques étaient produits par une bobine Helmholtz contrôlée par ordinateur.

Des dysfonctionnements ont été mis en évidence au niveau de 6 des 16 pacemakers. Pour chacune des formes d’ondes, au moins deux pacemakers ont montré des interférences. Dans la plupart des situations d’exposition, il n’y avait pas d’interférence à des niveaux de champs magnétiques inférieurs aux limites internationales en milieu professionnel. Néanmoins, certaines fréquences utilisant des formes d’ondes en pente ou carrées perturbaient les pacemakers, même à des niveaux inférieurs aux limites d’exposition du public. L’occurrence d’interférences dépend grandement de la forme d’ondes, de la fréquence et de l’intensité du champ magnétique, et de la configuration de détection des pacemakers. Les configurations unipolaires étaient plus susceptibles de réagir aux interférences que les bipolaires. De plus, les champs magnétiques perpendiculaires aux boucles du pacemaker étaient plus susceptibles d’entraîner des interférences que les champs parallèles.

Conclusion: Il est important de continuer les études sur les perturbations des pacemakers provoquées par divers champs magnétiques externes afin d’assurer un environnement de travail sécurisé pour les travailleurs avec pacemaker.

ELECTROMAGNETIC INTERFERENCE WITH CARDIAC PACEMAKERS AND IMPLANTABLE CARDIOVERTER-DEFIBRILLATORS FROM LOW-FREQUENCY ELECTROMAGNETIC FIELDS IN VIVO.
[Interférence électromagnétique entre les pacemakers cardiaques et les défibrillateurs implantables, et les champs électromagnétiques de basses fréquences in vivo.]
Tiikkaja M, Aro AL, Alanko T, Lindholm H, Sistonen H, Hartikainen JE, Toivonen L, Juutilainen J, Hietanen M.
Europace. 2013; 15(3): 388-394.

Les interférences électromagnétiques (IEM) peuvent entraîner un danger pour les travailleurs portant un pacemaker ou un défibrillateur implantable. Dans certains lieux de travail, les champs électromagnétiques sont suffisamment élevés pour entraîner des IEM. L’objectif de cette étude in vivo était d’évaluer la susceptibilité aux champs électromagnétiques externes de pacemakers et de défibrillateurs implantables.

Onze volontaires avec pacemaker et 13 avec défibrillateur ont été exposés à des champs magnétiques de formes différentes (sinusoïdale, pulsée, en pente, carrée) de fréquence allant de 2 à 200Hz, générés à l’aide d’une bobine Helmholtz. Les densités de flux magnétique variaient jusque 300µT. Les auteurs ont également testé l’occurrence de IEM à proximité de différentes installations : systèmes antivols électroniques, fours à induction, poste à souder MIG (« metal inert gas »). Tous les pacemakers ont été testés en mode bipolaire et 3 d’entre eux également en mode unipolaire. Aucune interférence n’est survenue au niveau des pacemakers en bipolaire et des défibrillateurs. Les 3 pacemakers en mode unipolaire ont été affectés par les plus hauts champs générés par les bobines Helmholtz, et un d’entre eux également par le portique de sécurité et le câble du poste de soudure. Le four à induction n’a interféré avec aucun des pacemakers en mode unipolaire.

Conclusion: Des champs magnétiques d’intensités aussi élevées que celles utilisées dans cette étude sont rares, même dans les environnements professionnels industriels. Dans la plupart des situations, les travailleurs peuvent retourner au travail après implantation d’un pacemaker en bipolaire ou d’un défibrillateur, après une évaluation appropriée des risques. Les pacemakers en mode unipolaire peuvent entraîner un danger pour les utilisateurs dans des environnements où les champs électromagnétiques sont élevés et devraient être évité, si possible.

LONG-TERM (UP TO 20 YEARS) EFFECTS OF 50-HZ MAGNETIC FIELD EXPOSURE ON IMMUNE SYSTEM AND HEMATOLOGICAL PARAMETERS IN HEALTHY MEN.
[Effets à long terme (jusqu’à 20 ans) de l’exposition aux champs magnétiques 50Hz sur le système immunitaire et les paramètres hématologiques d’hommes en bonne santé.]
Touitou Y, Djeridane Y, Lambrozo J, Camus F, Selmaoui B.
Clin Biochem. 2013; 46(1-2) :59-63.

Les auteurs ont analysé les profils nocturnes des globules rouges, de l’hémoglobine, de l’hématocrite, des plaquettes, du volume moyen des plaquettes, de la quantité totale de globules blancs, des lymphocytes, des monocytes, des éosinophiles, des neutrophiles, de IgA (immunoglobuline), IgM, IgG, CD3 (cluster de différentiation), CD4, CD8, cellules « natural killer », cellules B, CD28 total, CD8+, CD28+, cellules T activées, interleukine (IL)-2, IL-6 et le récepteur IL-2, de 15 hommes exposés chroniquement et quotidiennement sur une période de 1 à 20 ans, sur le lieu de travail et à la maison, à des champs magnétiques 50Hz. La moyenne géométrique de l’exposition hebdomadaire s’étendait de 0.1 à 2.6µT. Les résultats sont comparés à ceux de 15 hommes non exposés, appariés selon l’âge, ayant une organisation similaire et un même niveau d’activité physique. (exposition entre 0.004 et 0.092 µT). Les échantillons sanguins ont été prélevés toutes les heures entre 20h et 8h.

L’exposition quotidienne aux champs magnétiques sur une longue période n’entraîne pas de changement dans les paramètres hématologiques et du système immunitaire.

Conclusions: Ces résultats montrent que l’exposition à long terme aux champs magnétiques 50Hz ne modifie pas les fonctions hématologiques et du système immunitaire ou leur profil chez des hommes en bonne santé, en tout cas pour les variables étudiées et suggèrent que les champs magnétiques n’ont pas d’effets cumulatifs sur ces fonctions.

EFFECTS OF PERSONALISED EXPOSURE ON SELF-RATED ELECTROMAGNETIC HYPERSENSITIVITY AND SENSIBILITY – A DOUBLE-BLIND RANDOMISED CONTROLLED TRIAL.
[Effets d’une exposition personnalisée sur l’hypersensibilité électromagnétique auto-évaluée et la sensibilité : un étude contrôlée randomisée en double aveugle.]
van Moorselaar I, Slottje P, Heller P, van Strien R, Kromhout H, Murbach M, Kuster N, Vermeulen R, Huss A.
Environ Int. 2017;99:255-262.

Les études de provocation sur des personnes rapportant une hypersensibilité électromagnétique (EHS) ont été critiquées car les personnes EHS étaient obligées de se déplacer vers le lieu de l’étude (vu comme stressant), et elles n’avaient pas la possibilité de sélectionner le type de signal pour lequel elles présentaient des symptômes. Dans cette étude, les auteurs ont utilisé des unités d’exposition mobile qui permettent des conditions d’exposition en double aveugle, à leur domicile, avec des paramètres d’exposition personnalisés (type de signal, intensité, durée). Leurs objectifs étaient d’évaluer (1) la capacité des sujets d’identifier les conditions d’exposition et (2) une éventuelle modification du niveau auto-déclaré d’EHS suite aux résultats des tests.

Les auteurs ont utilisé des tests d’exposition contrôlée randomisés en double aveugle avec des questionnaires administrés en ligne de base, immédiatement avant et après le test, puis après deux et quatre mois. Les participants étaient inclus s’ils percevaient les champs de radiofréquences (RF) ou d’extrêmement basses fréquences (EBF)dans les minutes suivant l’exposition. Les participants ont été testés à leur domicile ou dans un autre endroit où ils se sentaient à l’aise pour passer les tests. Avant les tests en double aveugle, les auteurs ont vérifié avec les participants lors d’une séance d’exposition non aveugle que les paramètres d’exposition sélectionnés étaient ceux auxquels le participant était sensible. L’essai en double aveugle a consisté en une série de 10 expositions réelles et simulées selon une séquence aléatoire, un feedback a été fourni directement après l’essai.

Quarante-deux personnes ont participé à l’étude, l’âge moyen était de 55 ans (entre 29-78 ans), 76% étaient des femmes. Pendant les tests en double aveugle, aucun participant n’a pu identifier correctement quand ils étaient exposés mieux que la chance. Aucune différence statistiquement significative n’a été observée dans le niveau auto-rapporté de l’EHS par rapport au niveau de base, mais lors du suivi, les participants étaient moins certains de réagir après quelques minutes d’exposition et ont rapporté significativement moins de symptômes par rapport au niveau de base.

Conclusions : Ces résultats suggèrent que la participation à une procédure d’analyse personnalisée pourrait être profitable à certaines personnes EHS.

GENETIC DAMAGE IN MAMMALIAN SOMATIC CELLS EXPOSED TO EXTREMELY LOW FREQUENCY ELECTRO-MAGNETIC FIELDS: A META-ANALYSIS OF DATA FROM 87 PUBLICATIONS (1990-2007).
[Dommages génétiques des cellules somatiques des mammifères exposées à des champs électromagnétiques de fréquences extrêmement basses : une méta-analyse des données de 87 publications (1991-2007)
Vijayalaxmi , Prihoda TJ .
Int J Radiat Biol. 2009 Mar;85(3):196-213.

Une méta-analyse a été menée dans le but d’obtenir une estimation « quantitative » de l’importance des dommages génétiques des cellules somatiques de mammifères exposées à des radiations non-ionisantes émises par des champs électromagnétiques de fréquences extrêmement basses (CEM-EBF) et de comparer avec des cellules contrôles non exposées. Les méthodes utilisées pour la méta analyse sont recommandées dans plusieurs textes normatifs. Trois variables spécifiques en relation avec les caractéristiques de l’exposition aux CEM EBF ont été examinées dans la méta analyse : (i) la fréquence (Hz), (ii) la densité de flux (mG), et (iii) les individus exposés professionnellement.

Résultats et conclusions: (1) la différence entre les cellules exposées aux CEM-EBF et les contrôles, ainsi que la « taille de l’effet » due à l’exposition aux CEM EBF étaient biologiquement petite (bien que statistiquement significative), avec quelques exceptions ; (2) sous certaines conditions d’exposition aux CEM-EBF il y avait une augmentation statistiquement significative de dommages génétiques évalués pour certaines valeurs-seuils ; (3) les indices moyens d’aberrations chromosomiques et des valeurs limites de micronoyaux dans les cellules contrôles et exposées aux CEM EBF étaient dans des niveaux normaux rapportés dans la base de données historique ; (4) des indications considérables de biais de publication ont été trouvées dans la méta-analyse.

ARE MEDIA WARNINGS ABOUT THE ADVERSE HEALTH EFFECTS OF MODERN LIFE SELF-FULFILLING? AN EXPERIMENTAL STUDY ON IDIOPATHIC ENVIRONMENTAL INTOLERANCE ATTRIBUTED TO ELECTROMAGNETIC FIELDS (IEI-EMF).
[Les avertissements véhiculés par les médias sur les effets nocifs de la vie moderne entraînent-ils un “effet Pygmalion”? Une étude expérimentale sur l’intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques (IEI-CEM).]
Witthöft M, Rubin GJ.
J Psychosom Res. 2013;74(3):206-212.

Les «intolérances» médicalement non fondées aux aliments, aux produits chimiques et aux toxines environnementales sont fréquentes et sont souvent discutées dans les médias. L’intolérance idiopathique environnementale attribuée aux champs électromagnétiques (IEI-EMF) est une condition de ce type qui se caractérise par des symptômes qui sont attribués à l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM). Dans cette expérience, les auteurs ont testé si les informations transmises par les médias favorisaient son développement.

Les participants (N = 147) ont été aléatoirement séparés en deux groupes: le premier a visionné un reportage télévisé sur les effets néfastes sur la santé du WiFi (n = 76) et le second un film de contrôle (n = 71). Après avoir vu leur film, les participants ont été exposés de manière simulée à un signal WiFi (15 min). Le critère de jugement principal était le report de symptômes suite à l’exposition simulée. Les critères secondaires incluaient les inquiétudes sur les effets sanitaires des champs électromagnétiques et une augmentation de la sensibilité perçue aux champs électromagnétiques.

82 (54%) des 147 participants ont rapporté des symptômes attribués à l’exposition simulée. Le film expérimental a augmenté: les inquiétudes vis-à-vis des CEM (β=0.19; P=.019); les symptômes suite à l’exposition simulées chez les participants présentant une importante anxiété préexistante (β=0.22; P=.008); la probabilité de symptômes attribués à l’exposition simulée chez les personnes très anxieuses (β=.31; P=.001); et la probabilité que les personnes qui attribuent leurs symptômes à l’exposition simulée pensent être sensibles aux CEM (β=0.16; P=.049).

Conclusion: Les informations des médias sur les effets néfastes de substances prétendument dangereuses peuvent augmenter la probabilité d’éprouver des symptômes après exposition simulée et de développer une sensibilité apparente. Une plus grande collaboration entre les journalistes et les scientifiques est nécessaire pour contrer ces effets négatifs.

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